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La Sardaigne, le pays des Nuraghi

moto-voyage Par Le samedi, 21 février 2015 0

Dans Voyages

Vadrouille en Sardaigne sur 1400 GTR

Lien Album Photos Sardaigne : https://photos.app.goo.gl/X6dfsDAMvbPu4oTj1

Dimanche 24 août - Chartres-de-Bretagne/Saint Didier sous Aubenas (750 Km)

             Nous nous élançons vers 9h00, sous un soleil prometteur en direction de Le Mans par la N157, nous privilégions le réseau secondaire au maximum. Laval est avalée sans coup férir, et nous filons bon train sur la D57. Le contournement de Le Mans est effectué rapidement par la rocade Nord, la D 357 nous tend les bras pour nous accompagner jusqu’à Blois, en passant par Vendôme. 

Nous venons de parcourir 350 Km, je stoppe l’équipage pour une pause casse-croûte bien méritée et j’en profite pour ravitailler le 1400. Nous délaissons Romorantin-Lanthenay, et poursuivons notre chevauchée en direction de Montluçon, Clermont-Ferrand, Le Puy-en-Velay. Il est déjà presque 18H00, quand nous arrivons à Saint Didier sous Aubenas, où nous trouvons une piaule dans un B&B (64.70€ avec le petit-déj).

Lundi 25 août - Saint-Didier/Marseille (215km)

Une bonne douche au saut du lit, ensuite un copieux petit-déjeuner, et nous voilà fin prêt pour une nouvelle étape. Il est 9 h00, le moulbif du 1400 ronronne paisiblement, pendant que l'équipage aguerri que nous sommes, se prépare. Le long ruban d'asphalte défile au rythme des kilomètres et vers 12h30, nous abordons la gare maritime de Marseille. Nous examinons les lieux, avant de rejoindre le vieux port à la recherche d'un petit resto et comme nous avons du temps nous effectuerons une visite de ce lieu cher à Pagnol et Fernandel.

Vers 15h00, nous rejoignons la gare maritime, et rentrons par la porte Chanterac, après renseignement pris auprès d'un gardien. C'est un peu la zone, rien ne nous indique où il faut s'adresser. Et ça continue pour l'embarquement, on nous a tout simplement oubliés. Enfin, nous embarquons au deuxième niveau du gros navire "Le Kalliste" de la compagnie "La Méridionale", la rampe est assez raide, et le plafond n'est qu'à 2 mètres, attention aux casques. J'attache moi-même la moto, avec mes propres sangles. A 18h00, le départ est retardé pour une raison inconnue. A 19h00, nous voyons beaucoup de véhicules redescendre du côté tribord et remonter du côté bâbord, cela reste un mystère. A 20h00, nous apprenons, qu'il y a une avarie hydraulique sur le pont étanche n°2. A 21h00, l'ordre est donné de quitter le navire et d'embarquer sur "le Girolata" de la même compagnie, qui entre temps a été dérouté pour venir nous chercher. Vers 22h15, nous quittons enfin Marseille ; à bord on nous attribue une nouvelle cabine. La destination de l'escale en Corse a quelque peu changé, en effet nous débarquerons à Ajaccio au lieu de Propriano.

Mardi 26 août – Ajaccio/Porto-Torrés (90 Km)

Il est 8h30 du matin, quand nous débarquons dans le port d'Ajaccio. Nous prenons immédiatement la direction de Propriano distant d'environ 55 km. Le Kalliste a été réparé et il fait route vers la Corse où il doit nous attendre vers 10h00. Nous avons le temps de prendre un bon petit-déjeuner en terrasse. Vers 11h00, nous apercevons enfin le Kalliste qui rentre dans le port de Propriano. A 12h15, nous délaissons la Corse pour rejoindre Porto-Torres. Il est 16h15 et nous posons les roues du 1400 sur le sol de l'île  Sardaigne. Sans perdre un instant, nous filons daredare vers Castelsardo situé à 35Km à l'Est. Finalement nous dégotons un camping dans le charmant petit village de Valledoria. L'endroit est bien placé pour accéder à la magnifique plage qui borde le village.

Mercredi 27 août – Valledoria/Valledoria (98 Km)

Nous quittons notre campement à 10h30 pour notre 1ère visite de la journée. Nous arrivons à la cité médiévale de Castelsardo par une petite route sinueuse surplombant la baie. La vue est splendide, nous dominons la petite ville portuaire et l'ancienne ville accrochée à son promontoire rocheux, qui a conservé ses remparts. Castelsardo fut fondée en 1102 par la puissante famille Doria venue de Gênes. Un musée sur la vannerie situé à l'intérieur du château est très intéressant à parcourir. Il ne faut surtout pas négliger la visite de la forteresse du XIIème siècle et de ses remparts perchés à 114m au-dessus de la mer. Le panorama à lui tout seul vaut le déplacement.

Nous partons vers le village de Sedini, en chemin, nous sommes attirés par un curieux rocher d'origine volcanique. Il n'y a pas de doute, nous avons failli rater le "roccia dell'Elefante". Il y a environ 3000 ans, dans ce curieux rocher en forme d'éléphant des hommes y ont creusé une nécropole. Dans l'une des niches on peut apercevoir des cornes de taureaux sculptées, en hommage au dieu Horus. Je béquille la brêle au cœur du village de Sedini, nous parcourons la centaine de mètres qui nous sépare de l'entrée du petit musée régional creusé dans la roche calcaire (2,50€ p-p). A l'intérieur une nécropole nommée Domus de Janas, également creusée dans la roche friable blanche,  date de l'époque pré nuragique de 3500 ans à 2700 ans Av J-C. Au retour un bref arrêt devant une tour Nuragique "Su Tesoru"

Jeudi 28 août – Valedoria/Porto San Paolo (186 Km)     

Nous abandonnons le camping en milieu de matinée, et nous prenons la route de Tempio Pausània. La moyenne montagne fait son apparition, ce qui n'est pas pour me déplaire, et les feuillus parsèment les flancs en pente douce. Nous surgissons au sommet d'un col et embrassons d'un coup d'œil une vaste et magnifique vallée. Le ruban d'asphalte tortillé à souhait, s'insinue, dans ce chaos tourmenté de roches granitiques, d'une extrême beauté sauvage ; les paysages nous sautent à la gueule et on aime ça. Nous traversons de belles forêts de chênes liège, dont l'écorce une fois retirée servira à l'artisanat local.

Nous stoppons les chevaux vapeur du GTR, au niveau de Tempio Pausanias. Cette très jolie petite ville cachée au cœur du massif montagneux de la Gallura, est un endroit très approprié pour faire de belles randonnées. Son centre historique a su conservé de belles demeures en pierre de granit, dont la magnifique cathédrale San Pietro Apostolo. De nouveau la forêt de chênes liège nous accompagne dans notre pérégrination touristique. Nous filons maintenant vers l’extrême nord de l’île. Le village de pêcheur Santa Teresa Di Galure nous accueille pour une pause. De la splendide plage Rena Bianca, nous apercevons la Corse et la ville de Bonifacio perché sur ses falaises blanche, distante à vol d’oiseau de 10 Kms. Dans les rues piétonnes, l’artisanat du liège est omniprésent, beaucoup d’objets travaillés avec cette matière naturelle, font la part belle des devantures et des trottoirs.

 Nous abordons le village d’Arzachena par la route SS125 et parcourons encore trois Km en direction du sud par la SS427, puis 2 Km par la petite route SP14. Je béquille dame kawa sur le parking du Parc Archéologique de "Nuraghe Prisgiona" (12€ par personne) situé dans la région de Capichera. Ce village d’époque Nuragique (1400 avant J.C) établit en haut d’une colline domine toute la vallée. Il est constitué d’une tour centrale, dont l’entrée supporte un épais linteau d’une taille de 3,20m et de deux tours latérales. Autour de cet ensemble défensif, le Nuraghe regroupe 90 huttes qui servaient d’habitations. Nous enfourchons notre monture pour nous poser 700 m plus à l’ouest. Nous découvrons notre première tombe des géants de Coddhu Vecchiu, deuxième millénaire avant J-C, qui est la plus facile d’accès. La stèle qui se dresse devant nous mesure 4,40 m de haut, une minuscule porte est percée dans le bas, donnant sur un couloir funéraire de 14 m de long, recouvert de dalles de granit. Dix Km plus loin et beaucoup difficile pour y parvenir, car il faut emprunter un chemin de terre pas très praticable sur deux Km environ, où l’on trouve la Nécropole de "Li Muri" formée de quatre tombes circulaires datant du néolithique Moyen (4000 ans avant J.C). Plusieurs centaines de mètres un peu à l’écart, nous distinguons notre deuxième tombe des géants de Li Lolghi également du deuxième millénaire avant J.C. Elle est colossale de par ses dimensions, son couloir funéraire mesure pas moins de 27 m de long, avec une stèle de 3,75 de haut.

Nous continuons notre route en direction de la ville d’Olbia, pour finir au village camping de Tavolara, situé à 3 Kms au sud de Porto San Paolo.

Vendredi 29 août - Porto San Paolo/Lanusei (199 Km)

Départ à 10h00 du camping, nous prenons la SS125 plein sud. Le décor est somptueux à partir de Dorgali, la SS125 s’insinue au cœur du Parc National du Golf d’Orosei, avec des sommets dépassant les 1000 mètres, dont le Mont Corrasi qui atteint 1463 m d’altitude, dominant ainsi le Golf d’Orosei. La route nous dévoile ses belles courbes voluptueuses qui épousent à la perfection le pied des montagnes. Les forêts de pins sylvestres, de genévriers et parfois de chênes verts complètent parfaitement les paysages que nous côtoyons en ce moment. Au-delà de 1200 mètres, la végétation s’estompe, pour disparaitre définitivement aux profits d’immenses étendues calcaires aux formes arrondies. Les deux aigles de Bonelli qui planent aux dessus de nos têtes sont majestueux d’aisance, dans cet environnement minéral qui est leur domaine de prédilection.

Nous dépassons la petite ville de Tortoli et effectuons une pause au hameau d’Arbatax situé à 5 Km à l’est. Ce détour vaut uniquement pour admirer deux curieuses arêtes verticales constituées de porphyre rouge antique sur la mer du Capo Bellavista. Nous décidons de boycotter le camping pour cette nuit et de chercher un bon lit. Nous rebroussons notre chemin et enquillons la route SS198 pour rejoindre Lanusei perché à 490 mètres d’altitude. Nous prenons nos quartiers dans un très joli hôtel "le Marie-Claire" qui fait office de B & B. nous partons à l’aventure de cette charmante petite ville de 6000 habitants,  qui est la capitale historique de la région Ogliastra.  En fin de soirée, nous dinerons en terrasse au restaurant "le Gian Carlos". D’où nous sommes la vue panoramique est magique, notre regard embrasse les montagnes environnantes et porte jusqu’à la gracieuse Baie de Tortoli.

Samedi 30 août – Lanusei/Mamoiada (260 Km)

 Je charge la brêle et à 9h00 pétante, nous poursuivons l’itinéraire laissé la veille, à savoir la SS198. La route se faufile entre le Mont Armidda culminant à 1270m et la pointe Tricoli qui se contente de ses 1211m. Elle est à prendre avec délicatesse, tant elle est tourmentée, avec parfois de belles épingles à cheveux. Nous sommes éblouis par les paysages sauvages qu’offre cette région montagneuse. Certain villages comme Gàiro, Osini, Ulàssai que nous traversons sont restés presque intacts depuis des décennies.  Ils gardent ce petit côté ancestral, typiquement Sarde, ils sont construits et blottis à flanc de montagne.

Je viens de béquiller le gros 1400 devant le Bar-Restaurant de la grotte de "Su Marmuri". La visite dure environ 1 heure et vous coûtera 10 € par personne. Cette immense grotte, l’une des plus grandes d’Europe, est parsemée de salles gigantesques aux concrétions formées il y a plusieurs millénaires. Nous découvrons au fil de la visite, des draperies géantes, des miroirs d’eau, des stalagmites, ainsi que de très jolies stalactites.

De nouveau nous pistons la SS198, qui n’en finit pas de serpenter, d’onduler, de se tordre en épousant au mieux les difficultés du terrain accidenté. La route borde parfois des précipices, avant de s’enfoncer au cœur des forêts de chênes liège, de pins et autres végétaux. Les flancs abrupts des reliefs montagneux descendent en cascades au plus profond des vallées encaissées. Nous remontons la SS 128 en direction de Fonni, identique à la précédente, les villages de Serri, Isili, Nurallao, Làconi s’enchaînent sans pause. Puis la SS 295 prend le relais à travers la magnifique région de Barbagia Belvi et le massif Monti Del Gennargentu. Fonni et ses belles fresques murales nous tendent les bras, mais nous ne trouvons rien où nous loger, nous poursuivons notre chemin. La nuit est tombée, quand nous dénichons enfin une chambre, dans la petite ville de Mamoiada. Pour la petite histoire, c’est dans ce village qu’a lieu chaque année, le carnaval avec ses figures emblématiques des Mamuthones. Ben non, ce ne sont pas des mammouths, mais simplement des personnages au visage recouvert d’un masque noir. Ils défilent lentement en gesticulant, au son des clochettes qu’ils ont d’accrochées sur des peaux de moutons ou de chèvres recouvrant leurs épaules.

Dimanche 31 août – Mamoiada/Torre Grande (155 km)

8h30, nous quittons notre nid douillet pour le gros village d’Orgosolo, autrefois reconnu comme la patrie du banditisme Sardaignais. D’ailleurs le film "Bandits à Orgosolo" peut en témoigner. Les captivantes et intéressantes peintures murales, ont envahi les rues du centre d’Orgosolo. Les fresques représentent la plainte de mères esseulées, la colère du peuple montagnard et, aussi des idées politiques. La plupart de ses fresques ont été réalisées dans les années soixante. Orgosolo est un authentique musée en plein air, et vous saurez apprécier comme nous, ses magnifiques œuvres d’art. Il faut dire que les bergers de la région de Barbagia sont réputés pour avoir un fort caractère, c’est ce qui a peut-être développé ce droit d’expression artistique par la peinture. Ici plus qu’ailleurs, le regard est méfiant sur l’étranger, il convient donc, de rester discret. 

Puis Nuoro nous apparait, comme une charmante petite ville de province, cramponnée à sa montagne. Elle fut fondée au moyen âge, et pris de l’importance au XVIIIème siècle en devenant un évêché. Mais au XIXème siècle elle connut son époque la plus sombre et la plus catastrophique de son histoire. Suite à un édit de propriété privé promulgué par le Roi piémontais Carlo Felice, des conflits sanglants éclatèrent entre paysans et bergers.

Nous filons bon train sur la 131 DCN en direction de la côte ouest. Cette belle route transversale, dont les bas-côtés sont bordés par intermittence de lauriers fleur, d’un rose éclatant. Vers 15h, nous déboulons au camping "Spinnacker" situé à 100 mètres des plages, et à une encablure du village de Torre Grande. Très beau camping, bien ombragé et bénéficiant de tout le confort. Nous installons la guitoune à l’ombre des grands pins maritime. Nous partons à la découverte de Torre Grande par un petit sentier pédestre, 20 mn de marche environ.

Dans le village c’est l’effervescence, un rassemblement de motard et une fête de la moto y sont organisés, en hommage au pilote Italien Marco Simmoncelli. Un concert de rock déverse ses watts sur la place de la mairie. Des marchands ambulants de toutes sortes, installés sur les trottoirs de la rue principale, vendent confiserie, verroteries, et autres babioles aux touristes venus en nombre. On y trouve également des stands de tatoueurs, et aussi des vendeurs d’équipements et accessoires moto.

Lundi 1er septembre – Torre Grande/Torre Grande (97km)

Ce matin grâce matinée jusqu’à 7h30, un levé peinard quoi. J’en profite pendant que madame se repose, pour aller vagabonder sur la plage, pendant qu’elle est déserte et histoire de prendre quelques photos. Après un solide petit-déj, pris au café du camping, nous quittons le camp vers 10h. Nous nous dirigeons vers la péninsule de Sinis, située au nord-ouest d’Oristano. Nous contournons la lagune Di Mistra, où, nous apercevons des Flamands roses, la tête enfouie dans la vase à la recherche de crustacés.

 Déjà une 1ère visite, je stationne la bête à l’ombre d’un tamaris. Le petit village de "San Salvatore" fût réaménagé en 1965, pour le besoin d’un film. Il est intéressant uniquement pour son architecture de style mexicain. Un peu plus loin, le sanctuaire de San Salvatore, érigé par les romains au IVème siècle, à l’emplacement même d’un puits sacré de l’époque nuragique.

San Giovanni di Sinis nous accueille pour la visite phare de la journée. Le site archéologique de "Tharos" situé au sud de la péninsule de Sinis. Les ruines de la ville romano-punique sont en piteuse état. On distingue assez bien les murs des thermes, du forum, et des trois citernes à eau. Il reste également un morceau d’ouvrage de maçonnerie de l’aqueduc. Il est à noter que la partie la mieux conservée est la rue principale formée de grosses dalles de basalte. Par contre seules les fondations du Capitole dédié à Minerve, Junon et Jupiter sont visibles. La tour qui domine ces ruines date du XVème siècle, construite par les Espagnols sur les fondations d’un nuraghe. Nous poussons la promenade jusqu’au Capo San Marco. 

Nous remontons au nord de la péninsule par la petite route côtière. Et faisons halte au bord de la plage d’Is Aruttas, dont la particularité est d’avoir ses cristaux de quartz multicolore en forme de dragées. L’intérieur des terres est aride et désertique, mais, ils subsistent encore quelques cabanes de pêcheurs. Au nord, s’élance le Capo Mannu, avec ses falaises de craie d’un blanc jaunâtre.

Nous filons à Oristano, et je pose le 1400 aux pieds des remparts. Nous flânons au cœur de la vieille cité médiévale fondée au XIème siècle. Les rues étroites, au pavement usé, lisse et brillant sont bordées par de belles demeures séculaires. Le port de pêche donne un peu d’animation à cette petite ville paisible. Le soir venu, nous dégotons un restaurant abordable en bordure des quais à l’ombre de grands châtaigniers.

Mardi 2 septembre – Torre Grande/Portoscuso (170km)

Nous quittons définitivement le camping "Spinnaker" pour de nouvelles contrés. Nous piquons plein sud, par la route SS 126, à notre gauche le Mont Arci dresse son sommet au-delà des 800m. Une heure déjà que nous roulons et nous entrons dans la petite ville de Guspini à l’allure paysanne. Après Guspini, nous entrons dans la région Storico Ed Ambientale. Les paysages deviennent plus vallonnés, la chaussée ondule, serpente et trouve son passage au milieu des grosses collines ne dépassant pas les 500m. Une halte au village de Flúminimaggiore, installé au bord du fleuve Mannu, nous fait le plus grand bien. C’est un ancien village de mineurs, entouré de moyennes montagnes aux sommets arides. De belles forêts de feuillus en recouvrent les demi-pentes, tandis que la plaine accueille les orangers.

La petite route étroite que nous descendons, nous conduit au Tempio Di Antas découvert en 1835 (4€ par personne). Il est dédié à la divinité sarde Sardus Pater Babai. Les soubassements du temple remontent à l’époque de l’empereur Auguste, et la partie supérieure fût reconstruite au IIIème  siècle apr. J-C.  Elle est  composée de colonnes ioniques, d’un pronaos (entrée grec) et d’un adyton (cour grec). En parcourant quelques centaines de mètres à partir du temple, nous entrevoyons une nécropole de trois tombes. Elles furent mises à jour en 1984, deux contenaient des squelettes d’hommes.

Nous rejoignons Iglesias la capitale minière de la région Iglesiente. On y exploite le plomb, le zinc, le fer et l’argent depuis l’époque Nuragique. Elle fût pendant plusieurs siècles copieusement désirée, en raison de la richesse de ses mines.

Nous traversons maintenant une zone minière abandonnée, pas très jolie à voir. Mais à partir de Fontanamare, la route s’élève d’une centaine de mètres et court en balcon, le long des pentes abruptes. Elle domine ainsi la Méditerranée, les paysages sont époustouflants. Je béquille dame Kawa sur un petit parking en bordure de falaise. Le village de Nebida est blotti sur le flanc du mont San Pietro et bénéficie ainsi d’un panorama extraordinaire. D’un seul regard nous embrassons le Golf di Gonnesa, et sa splendide plage en contre bas. La vue porte jusqu’à l’île de San Pietro, qui se trouve à une vingtaine de kilomètres. Nous nous offrons une promenade à pied, qui nous conduit au lavoir Lamarmora, bâtit en 1897 au bord de la grande bleu. Pour y accéder, il faut dévaler les 300 marches en pente raide. C’est à cet endroit que les femmes lavaient les minéraux bruts, extraits des mines alentours. Nous poussons jusqu’au minuscule village de "Massua" où se dresse un surprenant îlot minier de 133m de haut, appelé "Pan di Zucchero" (Pain de sucre). Il subsiste, encore quelques modestes maisons de mineurs adossées au Mont Guardiano.

Nous arrivons à Portoscuso, et nous posons notre barda à l’hôtel "Mistral" situé en centre-ville. Cette ancienne ville espagnole fondée au XVIème siècle, est une très belle station balnéaire. Après avoir pris nos quartiers, nous nous faufilons, dans les rues pavées de la vieille ville. La belle église de la "Santa Maria d’Itria" attire l’œil, à l’intérieur un crucifix et une statue en bois sont d’origine espagnole. Au bord de la côte rocheuse, une tour de couleur rouge sombre d’une hauteur de 30m, ainsi qu’un Thonaire "Di Su Pranu" ont été également édifiés par les espagnols au 16ème siècle. Le port dont la pêche au thon avait été abandonné au début des années seventies, a repris son activité depuis les années 90 dans le même domaine. En fin de soirée, nous sommes comblés par un magnifique coucher de soleil, sur l’ensemble de la baie.

Mercredi 3 septembre – Portoscuso/Pula (164km)

Nous laissons sans regret l’hôtel "Mistral" un peu trop bruyante à notre goût, et de plus le petit-déjeuner est très léger. Nous abordons le pont moderne de 5km, qui relie l’Île de San’Antioco à la Sardaigne. Nous nous offrons un interlude, le temps nécessaire à l’observation des Flamands roses sur le miroir d’eau salé "Di Santa Caterina".

Un peu d’histoire : De par sa position stratégique, l’île de San’Antioco fût colonisée par différentes populations et civilisations. Les deux menhirs près de la lagune de Santa Caterina, les nuraghis, les tombes de géants et les domus de janas disséminés sur l’île, attestent de la présence de la civilisation nuragique. Au IXème siècle Av J-C les Phéniciens débarquent d’Afrique, et fonde Sulcis actuelle San’Antioco. Puis c’est au tour des Carthaginois de prendre possession de l’île vers 500 ans Av J-C.  Les Romains s’y installe en l’an 238 Av J-C, et apportent la paix et la prospérité pendant une longue période. Les invasions barbares prennent la suite et enfin elle tombe dans la juridiction de Cagliari à partir du VIIIème siècle.

Sant’Antioco est la ville principale de l’île, elle est très animée l’été par le flux important de touristes étranger et des sardes eux même, qui adore cette contrée.  Nous franchissons les dix kilomètres qui nous séparent de Calasetta en un quart-heure. Ce gros village situé au nord de l’île possède un joli port de plaisance et ne manque pas d’attraits touristiques. Ses ruelles étroites, où l’on marche à l’ombre des maisons, dont les murs sont blanchis et délavés par le soleil brulant. En face l’île de Sant Pietro, dont les eaux turquoise sont réputées pour la langouste à la saveur incomparable. En longeant la côte ouest, de nombreuses petites criques, arborent de minuscules plages au sable blanc, notamment à Cala Lunga et Cala de Saboni nos coups de cœur. Le Capo Sperone au sud de l’île vous donnera le vertige et une vue imprenable sur l’îlot La Vacca et la côte de Sardaigne. Pour finir en beauté, la splendide plage de Canisoni à Maladroxia.

Nous reprenons la SS126, passons Santa Anna Arresi, puis attrapons la route de la "Costa Del Sud". C’est un régal pour les yeux, sur 20km environ, des golfes, des anses, des plages, des falaises, des tours nuragiques s’offrent au regard ébahi des deux motards, que nous sommes. Et pour couronner le tout ce beau morceau de bitume, accroché aux flancs de la Pointe Planedda et du Mont Filau, perché à une centaine de mètres au-dessus de la belle bleue, me comble de bonheur. Je ne vous dis pas, le nombre de fois où nous nous sommes arrêtés pour immortalisés ces beaux panoramas.

Nous venons d’atteindre le point le plus bas de la Sardaigne, au Capo Spartivento. Nous roulons maintenant à travers une zone de villages de vacances, installés dans une immense pinède. Nous préférons continuer vers le petit village de Santa Margherita di Pula, où nous découvrons un camping tranquille le "Cala d’Ostia". Nous plantons la toile à une vingtaine de mètres de la plage située légèrement en contre bas.

Jeudi 4 septembre – Santa Margherita di Pula/Pula (91km)

Ce matin, journée de repos, nous effectuons une balade dans la région. Tout d’abord, nous commençons par le mignon petit village de Dómus de Maria. C’est attablé à une terrasse de bistrot, que nous écrivons les traditionnelles cartes postales. Ensuite, nous décidons de faire un peu de farniente sur la plage de Su Giudeu, enserrée de petites dunes et de pins maritime. Elle est dominée par la Torre di Chia, juché sur son promontoire rocheux. Cet écrins de sable fin, presque poudreux est situé au petit hameau de Chia. Les plages de Chia sont considérées comme parmi les plus belles de Sardaigne.

Pula nous accueille pour un bon repas, pris au restaurant "Cacina Alla Brace" Place Popolo. Pour nous aider à digérer, une visite de détente s’impose en déambulant paisiblement dans les vieilles rues de la ville.

Un petit tour au "Capo di Pula" valait bien le détour,  le décor est somptueux, un fortin  niche sur un éperon rocheux dominant la magnifique plage de sable fin. Nous poursuivons notre balade, jusqu’au village de Sarroch. Une église de style espagnole est le seul intérêt que l’on porte à ce village. Nous faisons la rencontre insolite d’une dame, qui s’avère être une descendante directe des Stuart d’Écosse. Suite à leur disgrâce, son illustre famille servit les Rois et Reines d’Angleterre, avant d’être déportée et disséminée vers l’Australie, l’Afrique du Sud et la Nouvelle Zélande. Pour preuve cette gentille Dame, nous donne les couleurs du kilt (noir et bleu) de la famille Stuart, qu’elle possède encore.

    Vendredi 5 septembre – Pula/Villasinius (101km)    

9H30, nous disons adieu au camping Cala d’Ostia, j’ouvre les gaz avec douceur et le gros 1400 s’ébroue en ronronnant paisiblement.

Le site archéologique de Nora, nous tends les bras. La veille, il était fermé. La visite dure environ 45mn et coûte, 7,50€ par personne, avec un guide ou un audio-guide en français. On dit de Nora qu’elle serait la ville la plus ancienne de Sardaigne. Elle fût fondée en l’an 700 Av J-C, par des marchands phéniciens revenant de la future Espagne. Elle passe sous domination romaine en 238 Av J-C. Les ruines que l’on peut admirer sont toutes d’origine romaine. Les thermes et le théâtre sont très bien conservés. Le réseau routier aux larges dalles noires et une partie des égouts sont en parfait état. Il reste également des morceaux de pavements recouvert, en partie de mosaïques datant du IIème et IIIème siècles apr J-C, essentiellement de couleur noire, blanche et ocre. Un peu à l’écart du site la Torre Del Coltellazo, construite par les espagnoles entre la fin XVIème et le début XVIIème siècles, pour se protéger des invasions arabes.

Comme la veille nous déjeunons au restaurant "Cacina Alla Brace" dans la charmante petite ville de Pula. Et c’est repus que nous continuons notre pérégrination. Sur la lagune de Santa Gilla des centaines de flamands roses sont occupés à la recherche de leur met favori, que sont les petits crustacés. Nous abordons Cagliari la Blanche, appelée ainsi par les Phéniciens, en raison de ses belles demeures ancestrales, construites en pierre de calcaire. Elle surplombe légèrement la Baie des Anges, et ses eaux d’un bleu turquoise exceptionnel.

Un peu d’histoire : La capitale de la Sardaigne, dont les Phéniciens en firent leur port d’attache dès le VIIIème siècle Av J-C. Les Romains s’en emparent en 238 Av J-C, et construisent l’amphithéâtre et la belle villa Di Tegellio. Se succèdent les Vandales aux Vème siècles, puis les Arabes aux XIème siècles. Au milieu du XIIIème siècle, les Pisans entourent la ville de magnifiques remparts, seule subsiste la partie du Castello. Pendant près de 4 siècles les Espagnols occupent la ville, et lui apportent beaucoup de changement, dont le dialecte typique au sud de la Sardaigne. Enfin après bien des turpitudes, notamment avec les Anglais, puis la flotte Française en 1793, la Sardaigne revient définitivement au royaume d’Italie.   

La SP 17 suit et épouse la côte au plus près, les paysages nous emballent de par leurs beauté, et ils deviennent une merveille en passant le Golfe de Carbonara. En fin d’après-midi, nous nous installons dans le camping ombragé "Del Riso", il est d’une propreté étonnante. Le soir venu, nous nous empressons de rejoindre la plage, afin d’y admirer un sublime coucher de soleil déversant ses couleurs rougeoyantes sur la pointe Sant Stefano.

Samedi 6 septembre – Villasimíus/Villasimíus (68.7 kms)

A notre réveil, nous avons la surprise désagréable de constater, que la toile de tente et la moto sont recouvertes de résine de pins. Nous comprenons pourquoi, le camping était si propre, les aiguilles de pins sont balayées tous les jours.  Nous quittons notre univers poisseux, et partons à l’aventure dans la ville de Villasimíus. Cette gentille et jolie cité balnéaire est en pleine croissance touristique. En effet, de nombreuses villas sont en construction sur les flancs des collines, qui enserrent Villasimíus.

 Nous nous posons un moment dans le minuscule village de Simíus. Et, nous partons à la découverte de la grande plage au sable poudreux, d’un blanc immaculé, faisant face aux îles Variglioni et Serpentara. Nous enchainons avec la "Spiaggia Di  Porto Giunco" situé au sud de Simíus. Cette bande de sable à la teinte légèrement rosée, sépare le lac Notteri de la mer aux eaux transparente et d’un bleu lumineux.

La Costa Del Rei, que nous parcourons sur la trentaine de kilomètres entre la "Punta Molentis et le Capo Ferrato", est un de ravissement pour les yeux. Les paysages de montagnes tombant dans la mer et les plages composées de cristaux de quartz d’un blanc presque pur, se succèdent à rythme fou. La plupart des plages sont bordées de pinèdes et facile d’accès, sauf pour quelques une, où l’on descend par une piste sèche.

Dimanche 7 septembre – Villasimíus/Ottana (197 kms)

Ce matin, nous quittons le sud de la Sardaigne, et, commençons notre remontée vers Poto-Torres. Nous entamons par la voie principale, qui est la SS125. La côte Est s’offre à nous sans pudeur et nous dévoile ses milles visages avec insolence. Nous filons bon train, le 1400 ne rechigne pas un instant et avale les 90km, qui nous séparent de Cardedu en moins d’une heure. De nouveau, nous franchissons la Province de Lanusei. Nous nous enfonçons au cœur des Monts Gennargentu, arborant fièrement les 1700 mètres pour les plus hauts sommets.

En début d’après-midi, nous effectuons une halte dans le village de Fonni. Il est perché à 1000m d’altitude, ce qui en fait le village le plus haut de toute la Sardaigne. D’ailleurs, il est équipé de la seule station de sport d’hiver de Sardaigne. Le centre historique se pare de belles demeures en granit, dont le sanctuaire de la basilique Santa Madonna dei Martiri. En flânant dans les rues, nous observons de magnifiques fresques murales représentant des scènes pastorales de Fonni. Autour de Fonni, pas moins de 18 villages Nuragiques, avec une multitude de tombes de géants, de domus de janas et Nuraghi.

La SS128, zigzague, grimpe, descend et glisse à travers les paysages montagneux et les forêts de chênes verts. La perspective du panorama est changeante à chaque virage, à chaque vallée. La région est aride, les flancs abruptes des montagnes dégringolent en cascades, jusqu’au fond des vallées les plus profondes. Nous longeons le "Lago di Gùsana" sur plusieurs kilomètres, c’est un très joli lac artificiel formé par un barrage, situé sur la commune de Gavois.

Nous arrivons ainsi à Ottana, vers 18h00. Nous trouvons à l’entrée de la ville un hôtel-Restaurant "Il Platano", nous n’irons pas plus loin et nous poserons les valises pour la nuit.

  Lundi 8 septembre – Ottana/Fertilia (200 kms)

Départ 9h00, le ciel est nuageux, normal, nous sommes en montagne. Nous réalisons un premier arrêt, juste pour prendre une photo d’un panneau indicateur, malmené par les autochtones à la gâchette facile.

 La SP17 parcourt une immense plaine de culture. Mais, en grimpant vers Bolotana, les oliviers et les chênes verts sont les rois des pentes des Monts "Catena Del Marghine". Le second arrêt, est le village typique de Bolotana adossé sur le flanc d’une grosse colline à 472 mètres d’altitude. Ce qui attire l’œil, ce sont les belles peintures murales, qui racontent la vie quotidienne des gens du village. Mais c’est aussi la superbe église du XVème siècle, accolée à un majestueux campanile orné de plusieurs cloches, servant à appeler les fidèles à la prière. A la sortie de Bolotana, les chênes lièges ont envahi la région. Ils exposent leurs troncs rouges foncés, mis à nus par l’homme, qui les ont déshabillés de leurs écorces.

Après Foresta Burgos, nous découvrons et admirons la vaste "Vallée Dei Nuraghi"  d’origine volcanique qui s’étend à perte de vue. Je gare la brêle à l’ombre de vieux tamaris, et nous allons chercher nos billets pour la visite de la forteresse nuragique Santu Antine. Le Nuraghe Santu Antine (2700 ans avant J.C) est le plus grand et le mieux conservé de toute la Sardaigne, situé dans la belle région du Meilogu au cœur des volcans. La taille de la construction représente le meilleur exemple de l’architecture préhistorique du bassin méditerranéen. D’après ce que l’on lit sur les documents en notre possession, la tour centrale devait atteindre la hauteur de 22 à 24 mètres.

 En passant par le village de Thiesi, nous traversons une chaîne de volcans de type strombolien en forme de cône, dont le Monte Cujaru, le Monte Cuccureddu (676m), et le Monte Pelao (730m) pour le plus haut.

La SS131, nous conduit à Alghero, puis au petit village côtier de  Fertilia. Nous plantons la toile en bordure de la lagune à l’ombre des eucalyptus, au camping de "Laguna Blu – Calik". D’où nous sommes, nous apercevons une dizaine d’arches d’un pont romain, qui fût remanié au moyen-âge. Nous prenons le temps d’aller à pieds au village situé à 1,5 km, pas grand-chose à y faire, sinon, il très est paisible.

Mardi 9 septembre – Fertilia/Fertilia (69 kms)

Nous quittons le camping, pour prendre la direction de Capo Caccia. Nous embrassons d’un regard admiratif, la superbe baie de "Porto Conte", dont la côte est parsemée de tours espagnoles, qui  veillent avec jalousie sur ce joyau. Depuis la nuit des temps, ce mouillage naturel, qu’offre cette merveilleuse baie, est considéré, par les marins comme le plus grand de toute la Méditerranée. La route grimpe en s’appuyant sur le Monte Timidone haut de 361mètres. En arrivant au bout du bitume, le "Capo Caccia" nous apparait, avec son phare accroché à son sommet. Je béquille Dame Kawa, et de notre perchoir,  nous profitons de la vue imprenable. Les falaises de craie d’un blanc laiteux, plongent à la verticale dans les eaux turquoises de la grande bleue.

Le village préhistorique nuragique "Palmavera", (12€ p-p) que nous nous apprêtons à découvrir est placé en bordure de la route côtière SS127b. A l’entrée, nous prenons des billets combinés pour deux sites. Le nuraghe édifié en trois phases, comprises entre le XVème et le XIIème siècle avant J-C. Il est composé de trois tours centrales, d’une enceinte défensive et d’une cinquantaine de cabanes, dont une dite de réunion de 12mètres de diamètre. Le deuxième site est situé à dix kilomètres en direction de Porto Tórres. La nécropole "D’Anghelu Ruju" que nous visitons est la plus importante de Sardaigne. Elle remonte à la culture Ozieri, qui date du néolithique récent 3300 à 2900 ans avant J-C. les 38 Domus de Janas (maisons des fées) comportent chacun entre quatre et six cellules funéraires, creusées en forme de trèfle dans de la roche calcaire.

Alghero nous accueille pour le déjeuner au restaurant "Al Civico" pour un menu à 16€. La promenade bucolique après le repas s’avère très intéressante. Elle fut fondée par la puissante famille Doria originaire de Gênes, au début du XIIIème siècle, et les Espagnols s’en emparèrent en 1353. On remarque de suite que les rues sont indiquées en deux langues, l’Italien et le Catalan. En effet, c’est la particularité d’Alghero d’avoir conservé depuis le XIVème siècle la langue catalane, ainsi que les traditions populaires, et les costumes lors des fêtes religieuses. Les remparts de la vieille ville sont bien conservés, les rues étroites ont gardé leur pavement en galets de plage depuis le moyen-âge.

Mercredi 10 septembre – Fertilia/Stintimo 90kms

Ce matin, pour la 1ère fois nous subissons une pluie d’orage, juste de quoi rincer la toile de tente et la moto.

Nous voguons paisiblement en direction d’Argentiera à travers des paysages arides de petites montagnes brûlées par le soleil. Les cultures de vignes et d’oliviers bordent la petite route de campagne qui nous accompagne. Nous voici arrivé dans cette ancienne ville minière du bout du monde qu’est Argentiera. L’endroit est plaisant surtout pour les plagistes, avec une belle plage et une eau turquoise à 24°. Nous préférons tenter notre chance dans le très joli petit port de pêche de Stintino, pour trouver une chambre. Le village est touristique à fond, il passe de 1000 à 20 000 habitants l’été, autant vous dire que ça grouille de monde. Nous avons de la chance, après quelques renseignements, nous trouvons la perle rare en cette saison, une chambre ! Chez une gentille petite vieille, qui nous accueille avec un large sourire. Elle nous demande seulement deux heures, le temps de préparer la cambuse, ce que nous lui accordons bien volontiers. En revanche, nous déposons nos bagages et partons à la découverte de notre nouvel environnement.

Nous filons dare-dare jusqu’au "Capo Falcone" situé à cinq kilomètres au nord de Stintino. La longue et merveilleuse plage "Spaggia Della Pelosa"  au sable poudreux et d’un blanc immaculé sépare le Capo Falcone de la mer. Le panorama sur les îles "Terre Pelosa et Asinara" nous offre un spectacle éblouissant. L’île Asinara, ancien centre pénitentiaire, est devenu un parc national en 1997, les seuls habitants de l’île sont des ânes albinos aux yeux bleu clair.

Jeudi 11 septembre – Stintino/Porto Torres (47 kms)

Lever à 7h30, Maria Giovanna est déjà à l’ouvrage, elle s’affaire à la préparation de notre déjeuner, qui s’avère être succulent et copieux.

Nous nous octroyons une dernière balade, dans les rues désertes à cette heure matinale, pour le commun des touristes. Ce charmant village sent bon l’authenticité Sarde. Nous passons faire un tour de politesse au marché, où l’on trouve toutes sortes de produits régionaux. Vers 13h00, nous retournons chez Maria Giovanna, récupérer nos paquetages et charger la mule. Nous remercions chaleureusement notre hôte d’une nuit, et lui disons un grand au-revoir.

Nous prenons la route, et couvrons les trente kilomètres, pour rejoindre Porto Torres en une petite demi-heure. Le départ étant prévu à 14h30, nous prenons le temps de déjeuner en centre-ville. Porto Torres, comme chacun le sait est le terminal des ferries venus de France et d’Italie. Un bastion espagnol du XVIIème siècle, garde l’entrée du port de pêche.

Nous rejoignons le parking d’embarquement. Et là ô surprise, on apprend qu’il faut aller à la station maritime située à deux kilomètres, récupérer nos cartes d’embarquement. Et, c’est ainsi que nous constatons les aller-retours, de plusieurs voitures et motos, entre le ferry et la station maritime pour percevoir le précieux sésame.  À 14h00, je grimpe la rampe d’accès à l’intérieur de l’immense gueule béante métallique. Il est exactement 14h45, le ferry remonte ses amarres, secoue sa carcasse et quitte le quai avec douceur.

Après une escale d’1h30 à Propriano, vers 19h30, l’ancre est levée et nous reprenons la mer. Nous débarquons à Marseille le vendredi matin à 8h00.

Vendredi 12 septembre – Marseille/Tours (750 kms)

Nous quittons Marseille par l’autoroute, pour éviter les bouchons de cette métropole grouillante de monde à l’heure de pointe. Nous rattrapons la Nationale 7 à Orange, puis c’est la N102 qui prends le relais jusqu’au Puy en Velay. Une pause déjeuner au bar-restaurant "Le National" où l’accueil y est chaleureux, situé dans le village de Costaros. La cuisine est sans prétention, mais bonne et pas cher. C’est cuisiné avec gout et avec des produits frais venant de la région. Nous effectuons une escale à Tours pour la nuit.

Samedi 13 septembre – Tours/Chartres de Bretagne (227 kms)

 Nous désertons Tours en milieu de matinée, et filons par la départementale 959, en traversant la Flèche, puis Laval. La voie rapide N157, nous raccompagne jusque dans nos pénates. 

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