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Egypte

moto-voyage Par Le mardi, 20 octobre 2009 7

Dans Voyages

 

 Croisière sur Le Nil (Egypte) mars 2009

 

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               Histoire de prendre un peu de soleil, en cette fin d'hiver, nous décidons de partir en croisière pendant une semaine sur le Nil. 

               Nous passons par une agence dégotée sur le net, et achetons un voyage  avec pension complète et visites guidées des principaux monuments et temples, plus quelques options (Abou Simbel, balade dans le désert à dos de dromadaire, balade en Felouque, balade en calèche).

              1er jour, samedi 7 mars

 Le 7 mars 2009, nous arrivons en début d'après-midi à l'aéroport Charles de Gaule. Une fois les formalités d'usages accomplies nous nous installons dans la salle d'attente, et c'est vers 19h30 que nous décollons en direction de l'Egypte. 

            4h30 de vol suffisent pour rejoindre Louxor, il est 1 heure du mat (heure locale) quand l'Airbus A320 se pose sur la piste d'atterrissage de Louxor. Une heure plus tard nous rejoignons le "Diamond Boat" notre bateau de croisière qui est accosté  au quai d'embarquement de Louxor. Un pot de bienvenue nous accueille, ainsi que les consignes et le programme du séjour par l'intermédiaire de la voix de Zaki notre guide. Vient ensuite la collecte des frais de visas obligatoire et des frais de service pour la "modique" somme de 48 € par personne. Il est plus de 3h00 quand nous allons nous coucher dans notre cabine, qui le restera pour 8 jours.

             2ème jour, dimanche 8 mars

            La nuit fut courte, mais pas de temps mort le petit-déjeuner est pris en commun dans une très jolie salle sur le pont supérieur. Départ vers 9h00 pour notre 1ère visite, le Temple de Karnak situé à 2,5 km du bateau.

            L'un des plus majestueux, impressionnants et gigantesques ensembles de l'Egypte antique, ce haut lieu est à jamais célèbre depuis le tournage du film "Mort sur le Nil". Un Dromos (allée de sphinx) bordés de Criosphinx  long de 2,5 kilomètres, reliait autrefois son annexe le Sanctuaire de Louxor à Karnak. Les Sphinx retrouvés gardent encore l'entrée du Temple, mais beaucoup d'autres restent enfouis sous les maisons du Louxor moderne.

            Karnak qui s'étend sur 1,5 km de long et 800 m de large, est composé de plusieurs temples, dont trois principaux construits au début du moyen Empire (XVIIème Dynastie). Le site de Karnak s'étend sur une surface de 123ha et fut un vaste chantier sur une période de deux milles ans, en effet aux cours des générations chaque Pharaon voulut l'enrichir, l'embellir, l'agrandir, le rendre toujours plus majestueux. Le plus imposant est le Temple d'Amon. Dieu de Thèbes qui s'imposa au début du Moyen Empire. Il est représenté sous l'aspect d'un homme, soit à tête de bélier ou d'oie, soit portant une coiffure composé du disque solaire surmonté de deux grandes plumes. Par la suite, il fut assimilé au dieu soleil Rê sous le nom d'Amon-Rê. Le Temple Montou dieu de la région Thébaine, qui est une  divinité guerrière. Il est représenté sous la forme d'un homme avec une tête de faucon, portant un disque solaire. Il fut supplanté à Thèbes même par le dieu Amon. Le Temple Mout l'épouse divine d'Amon, au sud de l'enceinte est relié par une allée à tête de bélier au Temple Amon son époux, et le Sanctuaire atonien d'Aménophis IV de la XVIIIème dynastie qui épousa Néfertiti, plus connu sous le nom d'Akhenaton.

A l'époque de sa splendeur, le Temple était réservé au clergé, le peuple se contentant de regarder l'enceinte de briques qui ceinturait la ville sainte. La construction du grand Temple d'Amon-Ré commença avec le début de la XIIème dynastie. Nous remontons sur une centaine de mètres l'allée magnifique (vestige d'une avenue beaucoup plus longue, qui fut tronquée à l'époque romaine) flanquée de quarante béliers accroupis à la manière des sphinx, bordent chaque côté l'allée, tenant entre leurs pattes l'effigie de Ramsès II.

            Nous sommes devant la façade du premier pylône, d'une largeur de 113 mètres et de 43 mètres de haut, pour une épaisseur de 15 mètres. Il fut édifié sous le règne de Nectanebo 1er, vers la fin de la XXXème dynastie (IVème siècle avant  J.C), en pénétrant à l'intérieur nous découvrons ses dimensions colossales. La grande cour dite "cour éthiopienne" est ici la plus vaste de tous les Temples égyptiens (103m x 84m), construite sous la XXIIème dynastie. Des portiques l'entourent sur deux côtés, avec deux rangés de sphinx à tête de bélier et corps de lion. Cette cour est ouverte au public qui s'y rassemble pour voir le cortège divin les jours de fête. Ceux qui sont considérés comme

            Au nord-est de la cour se dresse la statue de Pinedjem (1045-1029 av J.C) haute de 15 mètres, au milieu de cette dernière l'on trouve, une des dix colonnes papyriformes, avec chapiteau ouvert et abaque, ses colonnes soutenaient autrefois le kiosque du pharaon éthiopien Taharka de la XXVème dynastie (690-664 av J.C). La colonne mesure 21 mètres de haut et est formée de 25 tambours de pierre en grès rose.

            Dans la partie droite de la cour, intégrée partiellement, se trouve le Temple d'Amon-Ré de Ramsès III (1186-1154 av J.C). Huit piliers osiriaques ceinturent de chaque côté la cour du Temple, destinés aux barques sacrées. Nous observons sur la façade du Temple, une représentation du roi qui massacre les peuples vaincus, et il y a également une représentation du dieu Amon auquel le Temple est consacré.

            Nous arrivons au deuxième pylône (L 98 m x l 14 m x H 30 m), où deux statues de Ramsès II en dominaient l'entrée. Il  en reste une à gauche en granit rose (15 m de haut) où Ramsès II (1279-1213 av J.C) est représenté avec l'une de ses filles et grande épouse royale la princesse Bentanat, placée entre ses jambes.

            Voici maintenant la Grande salle Hypostyle bâtie en 1375 av J.C, la plus célèbre de ce colossal édifice, longue de 103 mètres et large de 53 mètres. Ceux qui sont considérés comme purs, sont autorisés à pénétrer dans la   salle hypostyle. Grand vestibule ouvrant sur les appartements du dieu où ne pénètrent que le roi et les prêtres et qui comprend le naos, le saint des saints. La salle la plus admirable de toute l'Egypte, constituée d'une gigantesque forêt de 134 colonnes réparties en neuf alignements, soutenaient le toit. Ces dernières d'une hauteur de 21 mètres et 3.30 mètres de diamètre sont composées de tambours de calcaire. Les décors de la salle et des colonnes sont entièrement peints, et les murs sont également décorés d'inscriptions et de bas-reliefs, représentant les pharaons devant les dieux,  à gauche Séthi 1er (1294-1279 av J.C) de la XIXème dynastie, successeur de Ramsès 1er et père de Ramsès II. Et à droite Ramsès II (1279-1213 av J.C) l'un des plus prestigieux pharaons de l'ancienne Égypte.

            Le passage qui nous conduit au troisième pylône nous ouvre la voie  sur la cour d'Aménophis III (1390-1352 av J.C) qui succéda à Thoutmosis IV et qui mena l'Empire égyptien à l'apogée de sa puissance. Autrefois 4 obélisques la dominaient, un seul reste aujourd'hui, il repose sur un carré de deux mètres de côté et pèse 143 tonnes pour une hauteur de 23 mètres. On continue vers la partie la plus ancienne de Karnak, le quatrième pylône, inférieur en taille au troisième. Il est de l'époque de Thoutmosis 1er (1506-1493 av J.C), nous franchissons son portail et nous accédons à la salle de Thoutmosis 1er. Des piliers agrémentent l'intérieur de la cour, au centre s'élevaient jadis deux obélisques de la reine Hatchepsout (1478-1458 av J.C). Il fut édifiés à l'occasion de son jubilé, l'obélisque de gauche est encore debout, tandis que celui de droite est couché sur le sol en plusieurs morceaux.

            Les cinquièmes et sixièmes pylônes ont étaient édifiés successivement par Thoutmosis 1er (1506-1493 av J.C) et Thoutmosis III (1458-1425 av J.C). Les salles qui les séparent sont en mauvais état, mais nous remarquons deux belles statues en grés rouge d'Amon et de sa parèdre Amonet. Le sixième pylône sans grand intérêt est franchi rapidement, suit la grande salle des fêtes. Elle fut érigée par Thoutmosis III, c'est un ensemble de plusieurs pièces qui servait aux cérémonies jubilatoires. Vingt colonnes supportant des chapiteaux en forme de cloche et trente deux piliers soutenaient le plafond.

            Les 7e, 8e, 9e et 10ème pylônes, qui appartiennent à l'allée des processions, qui sont en cours de restauration ou qui font l'objet de fouilles, sont fermés au public.

            La visite se termine par le lac sacré d'Amon, le plus grand de tous les temples est creusé sous le règne de d'Aménophis III (1390-1352 av J.C). Il était utilisé pour les fêtes durant lesquelles, des images des dieux le traversaient en bateaux, et il servait aussi quotidiennement aux prêtres qui s'y purifier quatre fois par jour. Le lac sacré mesure 130 mètres de long pour 77 mètres de large. Sur ses bords se trouvaient les logements des grands prêtres et élevages d'oiseaux destinés aux offrandes sacrées.

Nous retournons sur le bateau pour le déjeuner vers 13h00, ensuite l'après-midi est consacrée à la navigation. Nous remontons le Nil sur 50 km, en regardant défiler lentement le paysage paisible et la vie locale qui grouillent de vivacité.  Nous en profitons pour faire connaissance avec les autres membres de notre groupe, et faire beaucoup de photos du paysage et des petits villages qui sont disséminés aux bords du Nil. Vers 17h00, nous arrivons à l'écluse d'Esna que nous passons rapidement, et continuons jusqu'à tard dans la nuit pour atteindre notre destination du lendemain, Edfou.

            3ème jour, lundi 9 mars

            La routine s'installe, petit-déjeuner ensuite départ vers 8h00 en direction du Temple d'Horus qui est situé sur la rive gauche du Nil.  Horus symbolisé par un faucon ou représenté par un corps humain surmonté d'une tête de faucon. Fils d'Isis, il est le protecteur de la dynastie. Le Temple d'Horus à Edfou a été édifié entre 237 et 57 av J.C, les travaux commencèrent sous Ptolémée III et furent achevé sous Tinère. Il est un des mieux  conservés d'Egypte, dû à l'ensablement qu'il a subit pendant plus de deux millénaires. Il est consacré à la triade composée du père Horus de Behedet qui est un dieu faucon, de l'épouse Hathor, Déesse de l'amour et de la mort et du fils Harsomtous. Il est le plus grand et imposant Temple de la dynastie des Ptolémées et le deuxième après Karnak. Il mesure 137 mètres de long et 79 mètres de large, pour une hauteur de 36 mètres.

            Le Temple d'Horus est situé sur la rive ouest du Nil, entièrement construit en grès, ce temple est splendide de part ses   proportions harmonieuses et de sa conservation exceptionnelle. A l'époque chrétienne, le Temple fut transformé en église, ce qui explique la dégradation de certains reliefs. En effet les premiers chrétiens se sont acharnés sur les visages, les pieds et les mains des personnages représentaient sur les murs et les colonnes.

            On accède au Temple en franchissant un pylône de 40 mètres de hauteur, décoré d'énormes reliefs montrant le roi et les dieux. Nous suivons notre guide, et nous découvrons la cour pavée, entourée sur trois côtés d'une galerie à colonne, dont la  base est ornée d'une couronne de feuilles et les chapiteaux sont en forme de palmiers. Les fûts des colonnes ainsi que les murs, sont décorés et recouverts de reliefs et d'inscriptions. Au fond de la cour se dresse une magnifique statue d'Horus Faucon en granit gris, coiffé de la couronne de Haute et Basse Egypte.

            Nous entrons dans la salle Pronaos, formée de six colonnes aux chapiteaux palmiformes et de murs-bahuts séparant la cour de l'intérieur du temple. Le plafond du pronaos est soutenu par douze colonnes à chapiteaux floraux, décoré de scènes évoquant le ciel étoilé. A gauche de la salle se trouve la maison du matin et à droite la petite bibliothèque où on l'on conservait les papyrus sacrés. La deuxième salle hypostyle est plus petite, comporte elle aussi douze colonnes perpendiculaires à celle du pronaos. Elle s'ouvre sur la gauche à la salle des offrandes liquides et sur la droite une antichambre suivie d'une de la salle des trésors. Après avoir traversé la salle des offrandes et la salle centrale, nous débouchons sur la partie la plus intéressante et profonde du temple. Devant nos yeux ébahis, se dresse un Naos (sarcophage), un monobloc de granit gris patiné haut de quatre mètres, datant du règne de Nectanebo II (XXXème dynastie, 360 à 343 av J.C). Le plafond est orné de scènes représentant la déesse Nout, et des douze étapes accomplies par le soleil sur la barque divine. Dix chambres et chapelles entourent le saint des saints, et dans l'une la réplique de la barque funéraire sacrée, qui permettait au pharaon de quitter le monde des vivants pour celui des morts.

Zaki nous conduit vers la galerie de la victoire, qui clôturera cette visite. La Galerie de la Victoire entoure le bâtiment situé au-delà du pronaos. Sur le mur d'enceinte, gravé en relief, le récit des guerres livrées contre Seth par Rê et Horus et la victoire de ce dernier sur ses ennemis (représentaient par des hippopotames et crocodiles).

            Il est presque midi lorsque nous regagnons le Diamond Boat, pour le déjeuner, ensuite place à la navigation. De nouveau  le paysage des bords du Nil défile lentement, accrochant notre regard sur quelques villages ou collines de grès et de sable. Il est 17h00 et nous sommes à 165 km de Louxor, lorsque nous accostons à quai.  

             Vers 17h20, nous commençons la visite du temple de Kôm Ombo. Le site de Kôm Ombo remonte à la Préhistoire, il est au cœur d'une importante vallée agricole et à proximité de la principale voie de communication entre le Nil, l'Ouadi Hammamat et le désert oriental. Kôm Ombo est isolé et installé au sommet d'une colline, au pied de laquelle le Nil coule paisiblement. Kôm Ombo fut édifié à l'époque de Ptolémée VI Philométor (180 à 145 av J.C) et Ptolémée VIII Évergète II (145 à 116 av J.C).  De façon très originale, le temple  est dédié à deux triades distinctes. La partie gauche est réservée au dieu Haroëris "Horus le grand", il est représenté sous les  traits d'un homme à tête de faucon couronné du disque solaire, dieu bienfaisant et vainqueur de Seth. Il est accompagné de son épouse Tasenetnofret "la sœur de bonté" et de leur fils Panebtaouy "le seigneur du Double Pays". L'autre partie est réservée à Sobek le dieu crocodile et dieu de la fertilité, il est le fils de la déesse aquatique Neith, et il est adoré partout dans le delta du Nil. Il y a également son épouse Hathor et son fils Khhonsou.

            Comme le pylône principal a été détruit lors d'une crue du Nil, nous pénétrons à l'intérieur du temple par le côté; on entre ainsi par le petit portail de l'enceinte. Nous arrivons dans une cour pavée, clôturée par un portique sur trois côtés. Il ne subsiste que des portions de colonnes, dont certains motifs ont conservé leurs beautés. Zaki nous conduit dans une première salle hypostyle dont la façade est décorée au nom de Ptolémée XII Néos Dionysos, elle-même entourée de Thot et d'Horus dans une scène de purification.

            La seconde salle hypostyle est la sœur jumelle de la première. Ensuite trois salles intermédiaires se succèdent, la 1ère et 3èmes salles latérales qui contenaient le trésor du temple et les offrandes, et la 2ème salle présente des scènes d'offrandes. Au fond du temple, les deux sanctuaires accolés; Nous observons dans le déambulatoire intérieur, des reliefs de la procession du Nil et des porteurs de produits miniers. Un second couloir extérieur, nous conduit au mur d'enceinte sur lequel des scènes d'Isis et Nephtys accouchant, ainsi que des instruments chirurgicaux en reliefs. Tous les murs et les couloirs sont recouverts de reliefs, dont certains gardent des traces de couleurs à base d'ocre. Cependant la plus grande partie du temple fut détruite par  l'érosion, les tremblements de terre et le démantèlement pour servir de carrière à la reconstruction d'autres temples. Dans l'enceinte du temple, il y a un puits d'environ 3 mètres de diamètre pour une profondeur de 15 mètres, un escalier permet de descendre au fond, ainsi qu'un bassin modeste qui servait à abriter des crocodiles sacrés.

             Pour clôturer cette journée Zaki, nous entraine dans un endroit pour y déguster un succulent thé à la menthe. A l'entrée du souk un groupe de musicien nous souhaite la bienvenue. Nous entrons sous une sorte de tente  berbère et nous nous installons sur de confortables coussins, deux musiciens entament des morceaux de musique traditionnelle. Après avoir bu notre thé, nous regagnons le Diamond boat, pendant que nous dinons, la navigation à repris son rythme et c'est vers minuit que nous atteignons Assouan.

            Assouan (anciennement Syène) est considérée comme la plus belle ville d'Egypte, ici se bousculent des siècles d'histoire, aux croisés du Nil et de l'immense désert qui lui sert de toile de fond.

            4ème jour, mardi 10 mars

            8h00, le petit déj est pris dans la grande salle à manger du ferry, à 8h45, nous grimpons dans le bus climatisé qui nous conduit aux petit et haut barrages d'Assouan. Le premier (petit) barrage est construit en 1902 par les anglais, il servait à irriguer les cultures de coton, mais n'empêchait pas les crues du Nil. C'est sur un projet du Président de l'époque "Gamal Abel  Nasser" que le second (haut) barrage « Sadd El-Ali »est édifié à environ 6 km en amont de l'ancien, sa construction démarre en 1960. La construction dure 11 ans et réclama 30 000 travailleurs. Ses dimensions sont colossales, 3,600 km de long, 111 mètres de hauteur et 980 mètres à sa base pour 40 mètres à son sommet. Le dieu Nil est dompté, le rêve des pharaons accomplis et le Lac Nasser qui en découle est majestueux.

            Le lac d'une longueur de 500 km, pour une capacité variable de 157 à 185 milliards de mètres cube d'eau, permit d'envisager l'irrigation de 850 000 hectares de terre désertique. Le barrage d'Assouan qui est l'un des plus imposants au monde, pose quelques problèmes. Notamment d'ordre écologique, en effet le Nil coule plus vite qu'auparavant. Il menace d'érosion ses berges, et par la même occasion les monuments archéologiques édifiés le long du fleuve. Les apports limoneux charriés autrefois par les crues, ne viennent plus engraisser les terres fertiles qui s'appauvrissent, et demandent des engrais chimiques. De plus, l'engloutissement d'une province entière, (la Nubie berceau des pharaons), obligea le déplacement d'une population d'environ 100 000 personnes à quitter la région. Et enfin, le  barrage de par sa position est une menace en cas de guerre ou d'attentat. S'il est détruit, il provoquerait un véritable raz de marée et submergerait une grande partie de l'Egypte.

            Sans l'intervention de l'UNESCO, les trésors archéologiques auraient disparu à jamais, une vingtaine au total ont été démontés, puis déplacés et remontés pierre par pierre en Egypte et au Soudan. Les plus célèbres : les temples d'Abou-Simbel furent déménagés et surélevés tout près de leur lieu d'origine.

            Il est déjà 11h00, nous entrons dans une boutique de parfum, que nous visitons assez rapidement, à l'intérieur nous assistons à la fabrication d'un flacon fantaisie, effectué par un souffleur de verre. Une deuxième visite suit la première, mais   celle-ci se passe dans un magasin d'art, où l'on assiste à une démonstration de fabrication de papyrus, rapide mais intéressante. Enfin tout cela ressemble plus à un traquenard à touriste! Une fois à l'intérieur c'est très difficile de sortir sans acheter, les vendeurs sont vraiment collants et les prix assez chers, mais nous réussissons à sortir sans dommage pour le portefeuille.  Après le déjeuner prit sur le rafiot, nous partons en felouque (bateau à voile typique de l'Egypte) à la découverte de l'île éléphantine et de l'île Kitchener. C'est une réserve naturelle, aux multiples îles et îlots peuplés d'une myriade d'oiseaux variés qui niche aux milieux des roseaux, joncs et papyrus. Ces îles sont disséminées sur une vaste étendue d'eau calme du Nil, coincée entre la ville  d'Assouan et le 1er barrage.

            Il y a une heure environ que nous serpentons à travers les îles et la végétation, quand nous accostons sur une rive du fleuve sacré pour effectuer une visite d'un village Nubien. Ce village s'avère être sans aucun intérêt majeur. Quelques maisons  sont dispersées sans géométrie particulière. L'architecture de ses bâtisses est de fabrication traditionnelle en torchis, aux murs blancs ou ocre, aux portes et fenêtres aux couleurs pastelles. Nous sommes conviés à prendre le thé, à déguster des galettes de maïs et des gâteaux délicieux. Nous voguons de nouveaux à travers la réserve naturelle, pour rejoindre le lieu où nous attendent nos montures et leurs chameliers.

            Le soleil commence lentement à décliner, quand nous entamons notre balade sur nos vaisseaux du désert. Une frénésie intense s'empare de nous, une seule obsession atteindre les berges du Nil au galop, pour immortaliser le coucher du soleil sur la ville d'Assouan et la vallée du Nil. Mais nos dromadaires sont vieux, et fatigués d'avoir promenés toute la journée des touristes, et c'est plus souvent aux pas que nous arriverons sur le haut plateau, qui domine la vallée du Nil et la ville d'Assouan. Nos jeunes chameliers qui nous accompagnent nous rejoignent quelques instants plus tard. Un vue magnifique s'offre à nos yeux, le soleil finit sa course derrière une colline, il fait presque nuit et la ville d'Assouan se pare de mille lumières qui se mirent et scintillent sur le ruban liquide que forme le Nil. Nous dévalons la dune dans le noir pour récupérer le petit bateau qui nous reconduit au "Diamond Boat".

            5ème jour, mercredi 11 mars

            Lever 4h45, le départ est prévu à 5h45 pour les temples d'Abou-Simbel (en option 160 €). Mais c'est sans compter avec les tracas militaire, une fouille du bus, une vérification sommaire des passagers, une discussion qui n'en finit pas entre notre guide et les autorités. Au bout d'une heure tout est en ordre, un militaire armé d'une kalachnikov prend place dans le bus pour assurer notre protection. Enfin nous partons, il est presque 6h20, le soleil est déjà bien présent et nous commençons à sentir ses rayons nous réchauffer doucement à travers les glaces du bus.  Nous roulons à vive allure sur le ruban noir de goudron qui se prolonge  à l'infini, au delà de mon regard. Et je ne me lasse pas d'admirer cette immensité fascinante au relief plus ou moins bosselé que forment les monticules de grès, ainsi que les petites dunes de sables. 3h00 plus tard, nous arrivons devant les fabuleux temples d'Abou-Simbel.

             Abou-Simbel qui semble n'avoir jamais bougé de place depuis des millénaires, à néanmoins été déplacé. Les deux temples sont situés à 260 km au sud d'Assouan, sur la rive gauche du Nil face au soleil et à la frontière du Soudan. Ils furent découverts par hasard en 1813, par un archéologue Suisse « Johann Ludwig Burckhard», et pratiquement ensablés. Plusieurs expéditions se succédèrent avant de se rendre compte que les effigies de Ramsès II, puisqu'il s'agit de lui étaient en réalités assise et non debout, comme on pouvait le supposer tant  leurs tailles sont impressionnantes. Le grand Champollion, spécialiste Français de l'Egypte ancienne s'y rendit en 1823 à l'occasion d'une expédition Franco-Toscane.

            C'est seulement en 1909-1910 et la construction du 1er barrage et de la montée des eaux du Nil, que l'architecte italien « Barsanti » déblaya la terrasse et mis à jour les statues colossales qui ornent la façade. Ensuite il dégagea la chapelle nord et acheva de désensabler l'ensemble des deux temples. Suite à la construction du 2ème barrage, les eaux du Nil menaçait d'engloutir définitivement les temples d'Abou-Simbel. Deux projets de sauvegarde furent proposés au gouvernement Egyptien et à l'UNESCO (André Malraux en était le Directeur Général de l'époque) entre 1960 et 1963. L'un des projets était d'édifié un barrage autour du site et le second le déplacement des temples. C'est ce dernier qui fut retenu, le découpage débuta en août 1965 et prit fin en juillet 1966.

            Les statues, les plafonds et les murs furent découpés en 1042 blocs de plusieurs tonnes chacun. Puis le réassemblage  commença 65 mètres plus haut, en veillant à ce que leurs orientations et leurs positions soient strictement conforme à l'origine. Un ouvrage de béton armé fut coulé derrière les murs intérieurs, ainsi qu'une voute pour supporter les collines artificielles de parements. Enfin des milliers de tonnes de roche en grès furent déposées sur les dômes afin de respecter l'aspect originel. Après avoir parlé du sauvetage d'Abou-Simbel, passons maintenant à la visite. L'ensemble est situé sur la colline de Méha, il domine le Nil de plusieurs dizaines de mètres. Ramsès II  fit creuser dans la falaise, deux temples rupestres pour son culte et pour celui de son épouse Néfertari (XIX Dynastie).

            Nous commençons par le plus petit, celui qui est dédié à la déesse Hathor et à Néfertari, l'épouse bien aimée de Ramsès II. Sa façade est orientée vers l'est, et est ornée de six statues du couple royal. Aucun Roi ne rendit autant d'honneur à une  reine, Ramsès II garda pour Néfertari une profonde vénération, malgré ses huit mariages et son important harem. Néfertari est l'une des rares reines à être divinisée de son vivant sous les traits d'Hathor, déesse de l'amour et de la fertilité. Nous entrons dans la cour intérieure qui est soutenue par six piliers carrés dont les chapiteaux sont ornés des têtes d'Hathor. Trois faces des piliers représentent Ramsès et Néfertari faisant des offrandes à différentes divinités. Sur le mur est, de part et d'autre de l'entrée, une scène de l'exécution d'un prisonnier Nubien par le roi devant la reine, ce qui est un fait exceptionnel. Du côté nord du mur, le dieu Horus attribue à Ramsès la victoire sur le peuple du nord. Le mur sud nous dévoile quatre tableaux reliefs : Le pharaon intronisé par les dieux Horus seigneurs de Méha et par Seth, Ramsès est introduit par la déesse Hathor qui lui assure la royauté, le roi Ramsès faisant l'offrande de Maât à Amon-Rê et enfin Néfertari présentant une offrande à la déesse Anuket.

            Sur le mur nord on retrouve également quatre tableaux reliefs : Ramsès présentant des papyrus à Héryché-ef, Ptah remettant au roi les spectres de la couronne, Néfertari agitant le sistre devant la déesse Hathor et en dernier Horakhty recevant du roi Ramsès l'offrande du vin. La paroi du mur ouest représente Néfertari faisant des cadeaux à Mout du côté nord et à Hathor du côté sud. Le vestibule qui suit est décoré du même style de relief que la cour intérieure. On trouve sur la paroi est Néfertari coiffée des ornements de Sothis, en signe de protection au dessus de sa tête, Isis et Hathor l'entourent, symbolisant la déification de la reine. La paroi ouest du côté sud est ornée de Ramsès faisant des présents à trois divinités, l'Horus de Bouhen, l'Horus de Miam et l'Horus de Baki. Auprès de la porte d'entrée donnant sur le saint des saints, Amon-Rê recevant des mains du roi du vin, également sur le mur ouest du côté nord, le roi renouvelant le même geste en faveur de Rê-Horakhty. Plus loin c'est Néfertari  présentant des fleurs de lotus à Khnoum, Satis et Anuket.

            Pour clôturer cette visite du petit temple, nous finissons par le saint des saints, sur le mur du fond est représentée la déesse Hathor sous les traits d'une vache sortant de la montagne, avec l'image du roi placé devant sa poitrine. Sur la paroi du nord, un relief de Ramsès offrant l'encens devant le roi et la reine, c'est-à-dire lui-même et sa femme divinisés. Et à l'identique sur la paroi sud c'est Néfertari accomplissant le même geste devant Hathor et Mout.

            Nous voici devant le grand temple, celui qui est dédié à Ramsès II et aux trois grands dieux Amon-Rê, Rê-Horakthy et  Ptah. Il possède une façade unique au monde tant par la démesure que par la magnificence de l'époque. Des statues géantes de 20 mètres de haut décorent la façade en grès rose de 40 mètres de large, qui est elle aussi positionnée à l'est et s'élève à 31 mètres de hauteur. Constitué d'un seul trapèze, taillé dans la masse, fait unique sous l'Egypte ancienne au lieu des deux traditionnels trapèzes que l'on trouve dans la construction des autres temples. Les quatre statues de Ramsès assis sur son trône gardent l'entrée du temple, on remarque des statues de moindre importance aux pieds des colosses qui représentent la famille du pharaon : ses épouses, ses fils, et ses filles. Et l'on trouve à une place d'honneur de part et d'autre du portail, la grande épouse royale Néfertari se tenant debout, dans la position de la marche. Une autre place de choix à la gauche et à la droite des colosses de Ramsès, est réservé aux enfants des épouses royales : la princesse Bentanat (fille d'Isis-Nofret) et les princesses Merytamon et Baket-Mout (filles de Néfertari). Au dessus du linteau de la porte, dans une niche creusée dans la roche, une statue du dieu Rê-Horothy (Horus) à tête de faucon surmonté du disque solaire.

            Nous pénétrons et arrivons dans une 1ère salle de grandes dimensions (16 m sur 18 m), de forme rectangulaire avec huit statues piliers de Ramsès debout disposées sur deux rangées et mesurant sept mètres de haut, supportent le plafond. L'une des  faces des piliers représentent Ramsès avec les symboles d'Osiris (le spectre et le fouet). Les parois sont décorées de reliefs, rappelant la vie du pharaon, dont le mur nord supporte une fresque sculptée de 18 m de long, représentant une superbe scène guerrière de la bataille de Kadesh. Le mur est qui suit présente de part et d'autre de la porte d'entrée, Ramsès anéantissant ses ennemis devant Amon-Rê d'un côté et devant Rê-Horakthy de l'autre côté. Le mur sud n'est pas en reste puisque une magnifique gravure de Ramsès II sur son char visant un ennemi de ses flèches, suivit de trois de ses fils sur des chars également. Et pour finir le mur ouest, où l'on voit Ramsès présentant deux rangées d'ennemis à une triade divine. Il s'agit de Nubiens offerts à Amon-Rê, Ramsès déifié et Mout. On voit également sur le mur ouest, des Hittites se tenant devant le roi, assis entre Rê-Horakthy et une déesse à tête de lionne. Nous sommes éblouis par la qualité de conservation des peintures, tant la coloration est extraordinaire. Les plafonds des nefs latérales sont des ciels étoilés et celui de la salle-cour est recouvert de vautours aux  ailes déployées conduisant vers la salle hypostyle. Nous entrons maintenant dans salle hypostyle à quatre piliers carrés. Cette salle est décorée de scènes religieuses où le roi et la reine prennent place parmi les dieux, en particulier sur les murs nord et sud, dans l'adoration de la barque divine.

            Nous voici à l'entrée du sanctuaire, le Saint des Saints, représenté par quatre statues assises et taillées dans la masse de gauche à droite : Ptah, Amon-Rê, Ramsès II et Rê-Horakthy. On constate que Ramsès est parmi les trois dieux majeurs de l'empire, égal à eux, il devenait ainsi dieu lui-même et non plus fils de dieu. Le message de Ramsès est clair en ce plaçant comme quatrième gardien de la barque sacrée, il a bien acquis toutes les qualités divines d'un dieu. Tous les matins le temple est baigné de la lumière solaire, et deux jours par an, le 20 février et le 20 octobre. Le soleil se lève dans l'axe de l'entrée et pénètre au plus profond du temple. Au cœur du sanctuaire trois statues reçoivent la  lumière bénis des dieux, sauf celle de Ptah, gardien des ténèbres placée à l'extrême gauche, qui reste dans l'ombre. Il nous en faut pas plus pour restés émerveillés et extasier devant le génie des architectes Egyptiens de l'époque.

             Il est environ 13h00 lorsque nous remontons dans le bus, mais auparavant nous avons fait quelques emplettes sur le site   d'Abou-Simbel. Nous prenons le déjeuner sur le chemin du retour à bord du bus, en jetant un regard de temps en temps sur le  désert qui nous sert de décor. C'est dans l'après-midi que nous arrivons au "Diamond-Boat", nous rejoignons notre cabine pour un moment de repos. Une heure plus tard nous montons sur le pont supérieur, comme la navigation à repris son cours nous en profitons pour nous détendre. Nous bénéficions du balai incessant des felouques, glissant nonchalamment entre les joncs et les papyrus pour faire des photos du paysage qui défile lentement.  

            6ème jour, jeudi 12 mars.

  

            Cette journée de navigation se passe entièrement à bord, nous redescendons le Nil vers Louxor en contemplant la vie locale. Les photos se succèdent à un rythme régulier, c'est qu'il y a beaucoup de choses à observer. Tout d'abord les felouques   et les petites barques de pécheurs, qui participent à la vie intime du grand fleuve sacré. Puis sur chaque rive, des petits villages aux maisons en torchis, nichés et dispersés au milieu des palmiers et des herbes folles ou tout simplement posés en bordure du Nil. Nous voyons des hommes, des femmes et des enfants affairés à cultiver les champs, à surveiller les moutons, les chèvres ou quelques vaches éparpillées parmi les joncs et les grandes herbes. Le spectacle semble immuable depuis des millénaires, au delà de cette bande de vie, l'immense désert garde jalousement son territoire. Il est 17h00, lorsque que nous abordons le quai de la ville de Louxor (autrefois Thèbes).

Le bus nous attend déjà, pour la visite du temple de Louxor (Amon) situé au sud de la ville et à quelques encablures de  notre point d'attache. Le temple dédié au dieu Amon, construit essentiellement sous les XVIIIème et XIXème dynasties et sur les ruines de l'ancien sanctuaire d'Hatshepsout. C'est sous le règne Amenhotep III, vers 1400 av J.C, que débuta les travaux, continués sous Toutankhamon puis terminés par Ramsès II un siècle plus tard. Nous approchons de l'entrée principale et nous constatons qu'il ressemble beaucoup à celui de Karnak, mais en plus petit.

 

 

 

           

  Comme le temple de Karnak le pylône de l'entrée  principale aux murs légèrement inclinés, possède une porte magistrale. Devant et à gauche des deux colosses de Ramsès II assis,  un seul obélisque haut de 25 mètres demeure en place, puisque le second a été offert à la France en 1830 (place de la Concorde à Paris), par Mohammed Ali. Nous trouvons cela dommage, car la symétrie et l'élégance de l'entrée du temple s'en trouve altérée. Nous abordons le temple par le côté et nous observons sur notre gauche le dromos ou voie triomphale bordée par deux rangées de sphinx à tête de bélier (700 au total) qui reliait autrefois le temple de Karnak situé à 2,5 km. Le dromos constituait autrefois l'artère principale de la ville de Thèbes, qu'il traversait du nord au sud.
            Le pylône qui compose l'entrée principale à été rajouté par Ramsès II, les bas reliefs représentent les exploits guerriers du pharaon. La grande cour de Ramsès II de forme rectangulaire, mesure 50 m de large et 57 m de long. Elle est entourée sur trois côtés d'une double rangée de 74 colonnes papyriformes alternées par des colosses en granit rose. A l'est de la cour une mosquée du XIVème siècle peinte en blanc, a été édifiée par les arabes. Cette mosquée repose sur un plafond en dalle porté par des colonnes millénaires alors ensablées et, domine l'ensemble, comme suspendue dans les airs. Bien entendu il  n'est pas question de la raser, où de la démonter pour l'implanter un peu plus loin. C'est un refus catégorique de la part des instances religieuses; cela gâche un peu la beauté du site.

A l'ouest de cette même cour se trouve le temple dédié au culte de Moult, de Khomsou et d'Amon. La grande colonnade processionnelle d'Amenhotep III, qui suit la grande cour de Ramsès II, est composée de 14 monumentales colonnes en forme de  papyrus. Cette salle aux murs recouverts de scènes en reliefs, raconte le déroulement de la fête d'Opet, notamment la procession des barques solaires, et le rituel compliqué et fastueux lié à cette cérémonie. Nous abordons maintenant la 1ere salle hypostyle de la partie couverte du temple, qui est formée de 32 colonnes papyriformes décorée par Toutankhamon et Horemhed (XVIII dynastie). Cette salle représente l'union du roi à Amon, c'est le sanctuaire où s'assemblaient les barques de la triade thébaine et le souverain avant leur sortie en procession. La seconde salle hypostyle appelée vestibule, est le lieu où l'on présentait les offrandes aux barques divines.
            Le temple de Louxor possède une riche histoire, on y apprend que l'agrandissement du temple se poursuivit à la Basse époque. Les pharaons nubiens de la XXVème dynastie y ajoutèrent le mur d'enceinte et un kiosque à colonnes. Ces ouvrages furent restaurés et réaménagés par les Nectanébo de la XXXème dynastie. Ensuite se fut Alexandre le Grand qui réaménagea la salle de la barque sacrée. Les romains arrivés aux IIIème siècles de notre ère, transformèrent le temple de Louxor en garnisons. Une chapelle en l'honneur d'Auguste est aménagée dans la chambre du roi divin, les portes axiales sont murées et une abside est composée afin d'y installer la statue de l'empereur. Un nouveau décor réalisé à base d'un enduit recouvre les parois, dans un pur style gréco-romain. Aujourd'hui ces fresques rongées par l'humidité de la nappe phréatique, se détachent en lambeaux et laissant ainsi apparaître les reliefs de la XVIIIème dynastie dissimulés depuis près de 2000 ans. Pendant l'occupation romaine, une véritable ville de garnison s'installe à l'intérieur du temple. On y construit des portes fortifiées, reconstruit un nouveau mur d'enceinte, en s'efforçant de réutiliser les matériaux sur place. Une énorme statue de Ramsès II est découpée en linteaux pour édifier les portes qui gardent la forteresse. Le temple est ainsi converti en sanctuaire à la gloire de Rome.
            Après la visite, nous regagnons le bateau pour le diner. Ensuite nous effectuerons une sortie sur les quais où nous sommes aussitôt envahis par les vendeurs, nous tombant dessus comme une nuée de moustiques. Une heure plus tard nous remontons à bord et nous finirons la soirée par un spectacle de dance traditionnelle.

7ème jour vendredi 13 mars
            Ce matin, levé aux aurores pour un départ à 7h30, nous prenons place à bord de la barcasse à moteur qui nous conduit sur la rive gauche du Nil, où un bus nous prend en charge pour la vallée des rois. C'est de ce côté du Nil, que les pharaons de la XVIIIème à la XXème dynastie furent inhumés dans la Nécropole Thébaine. A ce jour 63 tombeaux, ont été comptabilisés, mais seulement 25 sont reconnus comme sépultures royales. Mais pour l'instant, Zaki nous dirige vers un autre lieu, les colosses de  Memnon érigés vers le XIVème siècle avant J.C. Ils sont les seuls vestiges du temple du pharaon Aménophis III. En effet un séisme en l'an 27 avant J.C détruisit complètement l'édifice à l'exception de ces deux statues. Les deux colosses délimitaient autrefois le portique d'entrée du temple d'Aménophis III. Cela nous donne une vision assez extraordinaire de l'endroit; ils nous apparaissent gigantesques, seuls assis au milieu de nulle part et ne gardant plus rien.           

 Les colosses représentent Aménophis III assis sur le trône de ces ancêtres, les mains posées sur ses genoux. De chaque  côté de ses jambes sont représentées, son épouse Tiyi et sa mère Moutemouia. On remarque également sur les côtés des statues,  au niveau du trône, des cartouches en reliefs d'une représentation de l'union de la Basse Egypte et de la Haute Egypte. 
           Des enfants nous suivent dans une quincaphonie bruyante et tentent de nous vendre quelques babioles, avant de nous voir monter dans le bus. Au travers de la vitre un vieillard amaigris nous supplie  d'un oeil malin, de lui acheter les objets qu'il tend avec ses mains. Quelques kilomètres plus loin, nous sommes dans la vallée des nobles, environ 400 tombes datant de la VIème dynastie à la période gréco-romaine. De hauts fonctionnaires d'état, gouverneurs, membres du clergé, artisans sont inhumés ici. Zaki nous fait découvrir deux tombes en parfait état, le décor de ces caveaux nous informe sur la qualité de vie des anciens d'Egypte d'il y a 3500 ans. On y trouve de riches peintures sur les parois relatant la vie quotidienne de toute cette population. La tombe d'Ouserhat scribe royal sous Aménophis II, est composée d'une anti-chambre dans laquelle sont évoquées des scènes militaires. Nous admirons dans la seconde salle les peintures représentant des scènes de chasse et de pêche. La tombe suivante qui se trouve juste à côté est celle de Ramose, gouverneur de Thèbes sous Aménophis III et d'Akhenaton. Cette sépulture est inachevée, mais, on y trouve dans le fond de la chambre des reliefs d'un réalisme et d'une finesse exceptionnelle. Les murs de côté ne sont pas en reste, puisque des peintures superbement bien conservées, nous montrent des scènes de la vie des deux pharaons.
            Il est 9h30 quand nous arrivons devant le temple d'Hatschepsout de la XVIIIème dynastie (de 1550 à 1320 av J.C), une des rares femmes reine-pharaon. Elle est la fille de Thoutmôsis 1er et de la grande épouse royale Ahmès. Le temple de Millions d'années à Deir-el-Bahari est taillé aux pieds et dans la falaise de roche calcaire, face au soleil levant. Le temple funéraire s'élève sur trois terrasses. Les salles et chapelles sont dédiées au dieu Hathor, Amon et Anubis. Un dromos ceinturé de sphinx sur une longueur de 37 mètres, raccordait jadis la première terrasse à un canal qui accédait au Nil. Le double portique qui compose l'entrée était encadré par deux colosses osiriaques de la reine Hatshepsout. L'extrémité de la terrasse au niveau du portique autrefois bordée de deux fois onze piliers  et colonnes, a en son centre une rampe d'accès qui permet d'atteindre la seconde terrasse. Les bas reliefs qui ornent les deux côtés, représentent à gauche le transport d'une paire d'obélisques depuis Assouan jusqu'à Thèbes et sur le bord droit, la reine chassant parmi les papyrus.
La terrasse dite intermédiaire, est longée au nord par un portique inachevé de 15 piliers et, à l'ouest un deuxième portique de deux fois 24 colonnes. L'ensemble est séparé au milieu par la rampe qui conduit au dernier niveau. Comme au niveau inférieur on trouve des bas reliefs, sur le bord gauche des scènes qui représentent l'expédition maritime pacifique au pays du Pount, qui est supposé se situer à l'est du Soudan et au nord de l'Erythrée actuels. Le flanc droit retrace la vie de la reine Hatshepsout.

            La terrasse supérieure du temple funéraire est elle aussi composée d'un portique édifié de 22 colonnes. Comme les deux précédents, il est séparé en son centre, mais cette fois par un portail donnant sur une cour intérieure de grande dimension (40 m x 26 m). Cette cour rectangulaire offre l'accès à plusieurs chambres, dont le sanctuaire qui renferme la barque sacrée. En  sortant du temple, on aperçoit sur notre droite les ruines du temple de Mentouhotep II.
Nous quittons Hatshepsout et son temple funéraire à 10h30, pour nous diriger à bord du bus vers notre prochaine visite. Dix minutes plus tard, nous arrivons devant la vallée des Rois, en arabe "Biban el Moulouk" (les portes des rois). La vallée est située dans un ancien cours d'eau "Ouadi" complètement désertique, écrasé de soleil du matin au coucher du soleil. Elle s'étend aux pieds du Mont Al-Qurn (la corne), qui culmine à 500 mètres d'altitude.
            C'est Thoutmosis 1er (1510-1500 av J.C) qui sera le premier pharaon à se faire inhumer dans cette vallée et, Ramsès XI (-1099) en sera le dernier. Tous les pharaons du nouvel empire de la XVIIIème à la XXème dynastie (-1500 à - 1000 avant J.C) seront ensevelis dans la vallée des Rois, sauf Akhénaton. C'est à partir de Ramsès  1er que sera crée la vallée des Reines, située à 1,5 km au nord. A elle seule la vallée des Rois mérite le détour, tant par la beauté sauvage du site, que par la forme pyramidale du Mont Al-Qurn qui domine l'ensemble. Les tombes sont dites hypogées, c'est-à-dire quelle sont creusées dans le roc, pouvant atteindre 200 mètres de profondeur et constituées de multiples chambres pour les plus grandes. Bien que toutes différentes les unes des autres, elles sont construites sensiblement sur le même plan analogue. En effet, l'entrée est composée d'une porte principale, suivit d'un long couloir en pente plus ou moins abrupte. Le couloir formé de douze encadrements de portes symbolisant les douze heures de la nuit. Ce couloir donne accès à un vestibule ouvrant sur différentes chambres contenues dans le tombeau. La chambre la plus grande et le plus reculée, renferme le sarcophage ou  reposé la momie royale du pharaon. Très peu de tombes sont ouvertes au public, nous en visitons trois (25€), nous sommes admiratifs devant la magnificence et la parfaite conservation des peintures murales. Les couleurs sont éclatantes, flamboyantes, elles ont traversée 3500 ans d'histoire sans aucun dommage. Toutes ces peintures qui ornent les parois et les plafonds racontent essentiellement la vie religieuse des pharaons.
            Après cette matinée riche en visite, nous en savons un peu plus sur la vie fastueuse des pharaons égyptiens. Retour au bus, puis embarquement sur une grande barque à moteur en direction du Diamond boat. Il est 15h00, nous quittons le pont du navire accompagné de Zaki, pour une visite d'une bijouterie d'art. Un nouveau piège à touriste, mais cette fois les prix sont exorbitants; au bout d'une demi-heure de patience, nous décidons à plusieurs de quitter le reste du groupe et d'aller faire un tour dans le souk de Louxor.
            Déambuler dans le souk de Louxor, c'est remonter dans l'histoire. Ici, pas de voitures à pétrole, mais des charrettes tirées par des hommes ou des ânes. Les échoppes débordent allègrement dans les ruelles, devenant un véritable capharnaüm  organisé. Tout ce que la terre égyptienne et le Nil produisent se retrouve sur les étales des marchands de Louxor, avec de multiples couleurs, les légumes, les fruits et les épices forment de curieux tableaux. La vie des ruelles regorge de bruits d'enfant et de femmes, mais c'est ici qu'il faut venir pour s'imprégner de la culture de l'Egypte. Vous y verrez des vendeurs ambulants de thé et d'eau, ainsi que des cireurs de chaussures et bien d'autres petits métiers. A la tombée de la nuit, les hommes se retrouvent pour fumer le narguilé et boire le thé.

            8ème jour samedi 14 mars
            C'est notre dernier jour, levé à 7h30, pour la prise du déjeuner, ensuite retour à la chambre, où nous préparons les valises et nous libérons la cabine à 9h30. Il nous reste du temps pour effectuer un tour en calèche (en option 15€). Et c'est tous en groupe que nous rejoignons le lieu de départ des calèches. Nous nous installons deux par attelage. La ballade peut commencer à travers la ville de Louxor. Sur le parcours nous apercevons quelques sphinx du dromos mis à jour, qui reliaient autrefois le temple de Karnak à celui de Louxor et qui passent désormais sous la nouvelle ville.
            La promenade se poursuit dans un dédale de rues, où se mêle toute une population de gens, parmi les voitures, les carrioles des petits commerçants et les calèches des touristes dont nous faisons partis. Nous abordons maintenant les ruelles du souk que nous avions parcouru la veille. Les mêmes odeurs nous remontent directes dans les narines, le brouhaha des femmes et les cris des enfants sont aux rendez-vous. Les hommes sont affairés dans les étales et prêts à accrocher le moindre touriste qui s'arrête devant leurs échoppes. En milieu de promenade, Zaki nous emmène visiter une école, puis une très belle église chrétienne. Nous retournons sur le navire pour prendre le déjeuner. Ensuite le groupe de Zaki se réunit dans le grand salon, pour faire un livre d'or et une enveloppe avec de l'argent. Nous les remettons à notre guide pour cette magnifique semaine; personnellement nous avons appréciés sa connaissance sur l'histoire des pharaons et l'Egypte ancienne. L'après-midi est libre, nous en profitons pour effectuer une balade à travers un jardin public et longer les quais. Quelques photos plus tard et un coucher de soleil sur le Nil et Louxor, nous regagnons le Diamond Boat où nous prenons notre dernier repas ensemble.
            Nous embarquons dans le bus à 21h00 pour l'aéroport de Louxor, une très longue attente commence, nous en profitons pour faire quelques emplettes souvenir. Nous nous installons à une terrasse dans le hall, consommons une boisson et discutons avec plusieurs personnes qui nous ont accompagnés pendant ce voyage. Enfin nous embarquons vers 0h30, et l'avion décolle à 1h30 en direction de Paris. Ce n'est que dans l'après-midi vers 17h00 que nous retrouvons notre appartement en Bretagne.

                                                                   FIN
Prix total du voyage pour 2 personnes:
  

8 jours pension complète                 = 1126,00 €

Frais de visas + frais de services   =    96,00 €

Options : Abou-Simbel                     =  160,00 €

Promenade : Calèche + Dromadaire =  120,00 €

Frais divers : boissons + souvenirs  = 200,00 €

Billet de train :                                 = 147,60 €

                                              Total : = 1849,60 €

Commentaires

  • Camille

    1 Camille Le dimanche, 11 juillet 2010

    salut, superbes photos et un très beau compte rendu.
  • Charlie

    2 Charlie Le mercredi, 16 décembre 2009

    bonjour, très beau résumé sur l'Egypte, de magnifiques photos.
  • Véronique - la Baule-44

    3 Véronique - la Baule-44 Le dimanche, 23 août 2009

    trés belles photos et certaines sont originales
  • céline

    4 céline Le jeudi, 02 avril 2009

    Salut Domi

    Tes photos sont superbes, quel beau voyage.
  • Carole & Florian (86)

    5 Carole & Florian (86) Le jeudi, 02 avril 2009

    de superbes photos sur la vie du Nil, nous connaissons et apprécions ses beaux paysages et ses magnifiques monuments (temples, nécropoles, musées)
  • David & Pascale - Ardèche

    6 David & Pascale - Ardèche Le vendredi, 27 mars 2009

    superbes photos,le Nil est majestueux,vous faîtes vraiment de trés jolis voyages.
  • lau 37

    7 lau 37 Le jeudi, 19 mars 2009

    magnifique site felicitations bonne route a vous deux

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