Les Pays Baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie)
Album photo avec ce liens: https://photos.app.goo.gl/o2RZUh5pJ89A42A12
Cela fait six mois que l’on y pense, et que nous préparions ce périple au nord de l’Europe occidentale. le grand départ est enfin arrivé.
1ère étape : 29 juin 2015, Bonneveau/Freyming - 587km
Le départ de notre longue transhumance est donné. Il est 8H15. Le 1400 GTR lourdement chargé s’ébroue et entame le ruban d’asphalte qui nous conduira jusqu’à la frontière russe.
Après une pause-déjeuner et un ravitaillement en carburant, que nous mettons à profit pour nous détendre. Les paysages de campagne que nous traversons, défilent au grès de notre vitesse et, sous un soleil de plomb, qui dépasse les 30°. La chaleur devient vite étouffante, je commence sérieusement à pisser la flotte. Il est 16H30. Pour cette 1ère étape, la journée de roulage fût difficile. La fatigue et la chaleur nous ont épuisées. Nous décidons de nous arrêter pour la nuit, dans la charmante petite ville de Freyming-Merlebach à 10mm de la frontière allemande. L’hôtel "1ère Classe" est situé en bordure de notre trajet et le restaurant "Le Paradisio" est à 10mm à pied.
2ème étape : 30 juin, Freyming/Hradec Kralové – 788km
Départ 8H30 de l’hôtel, nous attrapons la direction de la frontière allemande. Dix minutes plus tard, nous sommes sur l’autoroute gratuite A6/E50 qui traverse de part en part l’Allemagne. Au début, les paysages sont sans intérêt. Puis au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la Tchéquie, ils deviennent plus vallonnés, avec des cultures de vignes qui recouvrent les flans des collines.
Vers 10h00, nous nous accordons une halte de 20mm, pour effectuer le ravitaillement de la bête et de l’équipage. Entre temps de gros nuages menaçants se sont accumulés, ils n’apporteront pas de pluie. Mais la fraicheur qu’ils distillent, nous fera le plus grand bien. En effet la température chute de 4°C, passant ainsi à 20°c. La frontière Tchèque est franchie à Rozvadov sous un soleil d’azur éclatant, l’autoroute D5/E50 remplace L’A6/E50. Vers 13H00, nous stoppons de nouveau, pour calmer une fringale naissante. Les grosses collines recouvertes de sapins et autres conifères, offrent de beaux paysages montagnards. Nous passons Prague (Praha) et filons sur La D11/E67 en direction de Varsovie (Wrocław). En fin de journée, nous quittons l’autoroute, pour prendre la route N° 11/E67 en direction de Hradec Kralové. Nous échouons dans l’hôtel-restaurant "U svatého Jana", perdu en pleine campagne. L’hôtel est simple, et peut paraitre austère, mais il n’en est rien. L’accueil est sympa, on nous propose de mettre la moto à l’abri dans une cour fermée par un portail. Cette journée-là fût moins pénible que la veille. Malgré les 28° dans l’après-midi, une sensation de fraîcheur nous a accompagnés. Les paysages de montagne y sont pour beaucoup.
3ème étape : 1er juillet, Hradec Králové/Zambrów – 693km
Nous quittons l’hôtel-restaurant U svatého Jana vers 8H30. Le soleil a déjà commencé sa course vers les terres lointaines de l’ouest. Le ciel est libre de tout nuage et affiche un bleu qui lui sied si bien. Je dirige le Kawa sur la 11-E67, que nous avions délaissée la veille.
Nous abordons très vite le premier ralentissement de véhicules, dû aux travaux de l’autoroute en construction. Nous traversons des paysages plutôt vallonnés du côté de la Tchéquie, puis de vastes étendues de plaines cultivées. La campagne polonaise reste encore assez pauvre à nos yeux. Nous y voyons des charrettes tirées par des chevaux et des tracteurs d’un autre âge. Nous passons Varsovie (Warszawa) en début d’après-midi. La 8-E67 alterne entre portion d’autoroute, route nationale et construction d’autoroute. Les énormes chantiers occasionnent beaucoup de bouchons et de déplacement de poussière. Il fait 31°, et circuler devient vite une véritable galère. Vers 16h00, nous sommes à l’arrêt complet depuis une demi-heure. Nous décidons de faire halte dans l’hôtel "Danex" repéré un kilomètre en aval. Comme la veille on nous propose de mettre la moto dans la cour privée de l’hôtel.
4ème étape : 2 juillet, Zambrów/Kaunas – 314km
Départ 8h30, de Zambrów, il fait 19° et le soleil a déjà depuis un bon moment commencé sa course solitaire. Ce matin la 8-E67 est déserte, pas une voiture. Mais après avoir franchi les travaux de la veille, la route est défoncée avec des nids de poule dangereux pour les deux roues. Nous roulons prudemment à un rythme de sénateur. Les grandes plaines où paissent quelques vaches, ainsi que, les champs de cultures défilent dans un mouvement intemporel. Une trentaine de kilomètres avant Augustów, nous traversons le Biebrzański Parc National. Les belles forêts de pins et les zones marécageuses bordent la route 8-E67.
A Augustów, un joli parc agrémenté d’un magnifique moulin à vent, nous permet une pause bien méritée. Il est 10h30, les cigognes que nous apercevons au loin posées en bordure de route, s’envolent lentement à notre approche. Tandis que celles, qui sont dans les champs alentours, nous ignorent complètement. Nous quittons la Pologne et franchissons la frontière Lituanienne à midi.
Le 15 juin 1940, elle est occupée par l’armée rouge, puis elle l’est par l’URRS, le 3 aout 1940. Le système administratif de l’état est supprimé, et, remplacé par des cadres soviétiques. Pendant cette opération environ 75000 Lituanien furent déportés ou assassinés. La Lituanie est la première république soviétique à avoir proclamé son indépendance le 11 mars 1990. Les pays baltes paraissent tellement lointains pour la plupart d’entre nous. L’arrêt nous semble presque obligatoire et historique. Nous effectuons plusieurs clichés souvenirs du panneau frontière "Lietuvos Respublika". Les douaniers sont toujours en place, ils contrôlent les voitures et les camions, sauf les motos. Nous poursuivons notre périple en direction de Kaunas par l’A5/E67. Nous y somme vers 15h00, et il fait chaud avec 30° à l’ombre. Nous nous installons à l’hôtel "Apple Economy".
Kaunas est la deuxième plus grande ville de Lituanie. Elle en devient la capitale en 1842, sous le nouveau gouvernement lituanien. Elle fut le siège de l’administration allemande, pendant son occupation entre 1915 et 1918, et de nouveau capitale, de 1920 à 1939 ; car Vilnius se trouvait à cette époque en Pologne. Une visite du centre historique s’impose tout naturellement. Les vieilles rues pavées rappellent son passé médiéval. De belles demeures du temps jadis disséminées de part et d’autres subsistent encore. La maison de Perkūnas, le musée militaire, l’hôtel de ville, l’église Saint-Michel-Archange font partis des monuments incontournables du centre historique. Notre visite nous pousse vers les quartiers populaires, où les maisons traditionnelles aux couleurs délavées, plus que centenaires bordent les rues de ces quartiers pauvres. Nous passons par l’ancien ghetto juif de Kovno (Kaunas). Une borne commémorative, rappelle ce triste épisode de l’histoire nazi. Maintenant nous enjambons le pont de la rivière Niémen pour atteindre l’ancienne forteresse médiévale.
5ème étape : 3 juillet, Kaunas/Trakai – 92km
Nous quittons Kaunas juste après le petit déjeuner, vers 9h30. Aujourd’hui nous avons prévu une courte étape qui n’excèdera pas les 100km. Pour cela nous prenons l’A1/E85 en direction de la capitale Vilnius. Arrivé à Vievis, nous quittons l’autoroute et, continuons par la route 107, jusqu’à notre destination, qui est la petite ville de Trakai installée au milieu d’une multitude de lacs. L’endroit est sublimé par la beauté de son environnement, c’est certainement le lieu le plus fréquenté de Lituanie par les touristes. Il n’est que 11h00 du matin et, le camping de Slényje quatre étoiles, nous accueille pour la modique somme de 18,32€. Nous partons à la découverte de la ville de Trakai. Il y a foule, et il est extrêmement difficile de trouver une place de parking. Nous optons pour demander à une famille modeste la possibilité de garer la moto chez eux contre paiement. C’est avec un plaisir non dissimulé, que la femme nous propose, pour 1€, de rentrer la moto dans la cour. Nous laisserons également nos casques et nos blousons, en toute confiance, car la température atteint les 28°.
Trakai est l’ancienne capitale éphémère de 1321 à 1323, du grand-duc Gediminas. C’est aussi une ville de presque 6000 habitants. Elle est entourée de lacs et de forêts, on l’appelle la Venise de Lituanie. La rue principale, qui mène au cœur du centre-ville est austère. Elle est bordée d’immeubles en briques grises à la mode soviétique. Rien d’encourageant pour une visite de la ville, ne nous arrêtons pas à cela. Le centre historique est comblé par de nombreux musées, de palais, d’églises, de monastères, de bâtiments historiques, et de parcs. Elle possède un joyau gothique du XIVème siècle. Un château magnifique édifiait sous le règne du grand-duc Gediminas. Il en fît sa résidence principale. Ce splendide château, flanqué de 11 tours et d’un donjon imposant, est pour sa partie inférieure, construit en gros galets et de sa partie supérieure, en briques rouges, ainsi que les tuiles recouvrant les toitures. Il est posé sur l’ile de Trakai, au milieu du lac Galvé, unique en Europe de l’Est. Le château est devenu aujourd’hui, un des sites les plus visité de Lituanie. À l’intérieur du château, on y trouve un musée, proposant de nombreuses collections et expositions, numismatiques, archéologiques, d’œuvres d’art et de documents témoins de l’histoire de la Lituanie. Chaque année au mois de juin, la fête médiévale fait renaitre la vie d’autrefois, avec ses vieux métiers, ses marchés et ses joutes de chevaliers.
Le soir venu, nous récupérons les blousons, les casques, la moto et nous laisserons 2€, au lieu de 1€. Cela, peut paraitre peu, mais le salaire moyen pour un Lituanien, n’est que d’à peine 1 € 10 de l’heure.
Du camping où nous avons élu domicile pour la nuit, au soleil couchant la vue est magnifique sur le château des grands ducs. Ce très beau camping, est posé dans son écrin de verdure, entouré d’eau. Il est situé au sein même du seul parc national historique de Lituanie. Il permet de faire de belles balades, accessible à partir d’un chemin de randonnée bien balisé.
6ème étape : 4 juillet, Trakai/Kernavé – 35km
Nous abandonnons dernière nous le camping de Slényje. Nous reprenons la route 107 jusqu’à Vievis, puis la 116 jusqu’à Kernavé. Notre hébergement, que nous avons choisi est situé dans un ancien Kolkhoze, nous le dénichons grâce aux renseignements glanés, auprès de la police locale. Nous voici plantés devant l’ancien kolkhoze, pas de chance, tout semble fermé et abandonné. Nous nous apprêtions à partir, quand surgit dans un nuage de poussière à bord d’une vieille guimbarde le propriétaire. Et surprise, il parle français, en fait il est franco lituanien. Il nous explique, que c’est fermé à cause de la fête nationale, mais, comme c’est extrêmement rare de rencontrer des français, et surtout des motards. Il décide de nous ouvrir les portes de son domaine, bon, au premier abord, ça ressemble à un camp retranché, puis examinant les lieux en détail, on retrouve un mélange de Kolkhoze et de cité médiévale. Le personnage est vraiment original et très sympathique. Patrick Lion puisque c’est son nom, a créé une sorte de parc de loisir. Il dirige également un tour opérateur "Taïga Euro Baltika", dont il en est le président. Pour information, un Kolkhoze était une coopérative agricole dans l’ancienne union soviétique, où tout était mis en commun, les outils, le matériel de travail, les terres et même le bétail.
Ce n’est pas par hasard, que nous avons choisi ce lieu. En effet, Kernavé est le berceau de la nation Lituanienne, autrefois Capitale et résidence des souverains lituaniens jusqu’en 1321. Kernavé est également le lieu historique du couronnement de Mindaugas, 1er et unique Roi de Lituanie, il eut lieu le 6 juillet 1253. Aujourd’hui, Kernavé n’est plus qu’un village de quelques centaines d’âmes. Kernavé sort de l’oubli en 2004, car il est classé au patrimoine de l’Unesco, grâce à son site archéologique, qui remonte au IXème millénaire avant JC.
La reconstitution médiévale à l’extrémité du village de Kernavé vaut le détour. Des maisons et des échoppes en rondins y sont reconstituées. Le forgeron, le potier, le tisserand, le charron, le boulanger et bien d’autres métiers, ainsi que la population figurante, représentent la vie au XIVème siècle. À heure régulière, des joutes de chevaliers, où des scènes de combats évoquent les attaques des croisés en l’an 1390.
Le panorama nous permet d’observer d’un seul coup d’œil, les quatre tertres : la colline d’Aukuras, la colline où siégeait le roi Mindaugas, la colline Lizdeika, et la colline du château. Pour apercevoir la colline Kriveikiškis, il faut grimper sur l’un des quatre tertres. Les cinq collines ou tertres formaient au moyen-âge le système défensif de la ville de Kernavé. Le regard porte également jusqu’à la vallée de Pajautas et la rivière Neris. Un chemin facilite l’accès à la rivière, où sous ses alluvions reposent les vestiges de l’ancienne capitale de la Lituanie.
Nous filons à la fête nationale, qui relate le couronnement du roi Mindaugas. Elle bat son plein, une bonne centaine d’étale représente l’artisanat du pays. Des animations diverses occupent la foule venue en masse. Des points de restaurations, où sont installées de grandes tables de banquet, prêtes à recevoir les convives qui le souhaitent. D’ailleurs, Nous nous joindrons à la population, pour déguster le plat local, servi avec une bonne bière du pays. La journée fût chargée en découvertes culturelles, où le soleil a régné en maître, avec 31° à l’ombre.
7ème étape : 5 juillet, Kernavé/Vilnius/Kernavé – 90km
Après le petit-déjeuner pris en commun avec Patrick, sous un soleil radieux et une température de 20°, nous désertons le Kolkhoze pour la journée. Nous enfourchons le 1400 GTR, et filons par la route 171, puis par l’autoroute A2 jusqu’à Vilnius, notre destination touristique du jour.
Nous apparaissons, aux abords de Vilnius vers 10h00. Nous trouvons rapidement un parking souterrain gardé, pour mettre la moto à l’abri. Nous ne sommes pas très loin du centre historique, cela, nous convient parfaitement. Vilnius a été fondée par le grand-duc Gediminas en 1320. Elle est devenue capitale une 1ère fois de 1323 à 1842, puis une 2ème fois de 1940 à 1990 sous le régime soviétique, et enfin en 1990 en tant que capitale indépendante de Lituanie. Nous entamons notre visite, en descendant la superbe avenue Gediminas. Elle conduit directement à la place de la Cathédrale et du Palais du Seimas (Parlement). Nous passons devant le théâtre national d’art dramatique. Ensuite vient, le Musée des victimes du génocide commis par le KGB, pendant un demi-siècle. Ce musée est installé dans l’ancien bâtiment du KGB. À l’intérieur, on aperçoit, l’ancienne prison d’état, le local d’exécution des peines de mort. Et, il y a aussi, des expositions sur la perte de l’indépendance, de la répression épouvantable du pouvoir soviétique, ainsi que la lutte tenace et incessante des Lituaniens, pour retrouver leur liberté.
L’archi-Cathédrale de Saint Stanislas, est le lieu de culte le plus important pour les fervents catholiques du pays. Au Sud-Ouest de la Cathédrale, la tour du XIIIème d’un blanc immaculé appartenait à l’ancien système défensif du château inférieur. Elle est devenue clocher à partir du XVIème siècle. À l’intérieur, une belle exposition de cloches, on peut aussi admirer le mécanisme de l’horloge. En retrait de la place, se dresse la statue de bronze du grand-duc Gediminas, tenant à la main gauche son épée. À côté de la Cathédrale se situe le Palais des grands-ducs. Nous grimpons le petit raidillon pavé, de la colline de Gediminas, pour atteindre l’unique tour ouest, vestige du château haut de Vilnius. De la terrasse de la tour, on a une vue imprenable à 360° sur la capitale. À l’intérieur de la tour, un musée présente des maquettes de reconstitution du château du XIV au XVIIème siècle. À l’Est de la tour, la colline des trois croix ; selon la légende elles auraient été érigées, en mémoire des franciscains tués par des chevaliers teutoniques.
Il est bientôt 13h00, nous déjeunons dans le restaurant Viéšbustis, sur sa façade, une plaque commémorative de Józef Ignacy Kraszewski, romancier Polonais du XIXème siècle. La visite se poursuit par l’église St Casimir. Elle est le premier édifice religieux d’art baroque primitif de Vilnius, construit au XVIIème siècle par des jésuites. Vient ensuite l’église dominicaine du St esprit. Nous arrivons maintenant, devant le panneau de la république des artistes "Užupio Res Publika". Cette république folklorique possède son hymne national, sa constitution, son président, son évêque, deux églises, un cimetière, et sept ponts la reliant à Vilnius. C’est à faire surtout pour le côté atypique et original, il y a toutefois quelques beaux petits endroits sympathiques. Sur la petite place centrale, trône la statue de l’ange gardien d’Užupis. Nous ressortons d’Užupis par le pont des amoureux, où une multitude de cadenas, sont accrochés en signe d’amour éternel.
L’église Ste Anne, est un chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant, bâtie vers 1495. Elle contient des centaines d’œuvres en terre cuite, plusieurs autels baroques, de très belles grilles en fer forgé. Au 1 rue Arsenalo, se trouve le Nouvel Arsenal, érigé à partir du XVIIIème siècle. Aujourd’hui, il est transformé en musée national, une exposition sur l’histoire et l’ethnographie lituanienne y est représentée. Juste devant le musée, une magnifique statue de l’unique roi de Lituanie « Mindaugas ».
Nous longeons le fleuve Néris, et le pont vert avec ses statues soviétiques gigantesques, nous sautent à la figure. Le pont actuel date de 1952, et il a été rehaussé de statues au style très soviétique. Elles représentent les classes sociales les plus en vue du kremlin : les soldats (4,20 de haut), les travailleurs, les paysans et les étudiants (3,20 m de haut pour les trois dernières). Nous terminons ici cette visite, nous avons vu l’essentiel. Ce fût une belle journée ensoleillée, avec 30° au thermomètre.
8ème étape : 6 juillet, Kernavé/Ignalina – 127km
Nous quittons notre ami et le kolkhoze à 9h15. Nous prenons la direction Nord-Est par les routes 116, 172 et 114. Nous parcourons d’immenses prairies parfois herbeuses, parfois cultivées. Elles sont vallonnées, cela donne au paysage un goût moins monotone. Le ruban d’asphalte défile sous les roues du 1400, sans le moindre nid de poule. Après la charmante petite ville de Molotai, les forêts de pins, de bouleaux, entrecoupés par des lacs, ont remplacé les prairies. Les cigognes font de nouveau leur apparition, les nids d’une taille respectable sont facilement repérables et nous voyons poindre la tête des cigogneaux. La région d’Aukštaitija que nous franchissons maintenant, est le domaine des loups, des élans, des daims et des aigles. C’est une région riche en patrimoine culturel, parmi les villages traversés, de très jolies maisons en bois aux couleurs pastel bien entretenues, mais la plupart restent modestes et défraichies, parfois délabrées, elles sont pourtant toujours habitées.
Nous entrons dans le Parc National Aukštaijos, les forêts occupent un tiers du territoire d’Ignalina. Il y a des rivières, et environ une bonne centaine de petits et grands lacs, qui forment de très jolis paysages.
Ignalina est une petite ville au Nord-Est de la Lituanie dans l’Apskritis d’Utena, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière Biélorusse. Cette charmante bourgade est traversée par la ligne de chemin de fer Vilnius/Saint-Pétersbourg. C’est ici, que nous décidons de passer la nuit, il fait 27° et le temps semble changer rapidement. Nous cherchons un endroit où dormir, une chambre de préférence, j’ai vite remarqué les petits panneaux indiquant "zimmer ou room". Dix minutes plus tard, je stoppe la moto, devant une maison à l’allure un peu froissée, mais l’accueil y est toutefois chaleureux.
Nous profitons du début d’après-midi, pour faire une escapade en forêt, en suivant un chemin de randonnée, qui contourne plusieurs lacs. Nous commençons par le lac "Paplovinis" avec ses curieux et magnifiques totems sculptés dans des futs de mélèzes. Nous effectuons une balade détente, autour des petits lacs de "palaukinis et Mekšrinis". Et pour finir, nous prenons le chemin des écoliers autour des lacs "Ilgis et Baltis", mais un orage terrible nous surprend, la chance nous sourit, un abri de fortune, nous permet de rester au sec.
Deux heures plus tard, le soleil fait une apparition timide, mais le ciel reste menaçant. Nous voici revenus chez nos hôtes d’un soir, entre temps le propriétaire avait rentré la moto, dans son garage, je l’en remercie poliment.
9ème étape : 7 juillet, Ignalina/Balvi (Lettonie) – 369km
Nous abandonnons nos hôtes, après un somptueux petit-déjeuner. Nous remercions amicalement la maîtresse des lieux, le mari étant déjà parti au travail. Nous roulons sur la route 102, en direction de Daugavpils en passant par Zarasai. À la sortie de Daugavpils, c’est la P68, qui prend le relais, pour atteindre le petit village de Siléne, situé à moins de 10 km de la frontière russe. La superbe église en bois est de toute beauté et superbement bien restaurée. L’intérieur de l’église de Seléne est des plus majestueux, le détour en valait vraiment le coup. Nous suivons la P69 jusqu’à Krāslava où nous enjambons le pont de la rivière Daugava. De Ezernieki à kārsava, la P49 est en partie, une piste roulante poussiéreuse, je ne dépasse pas le 50 km/h, et le gros 1400GTR, ondule gentiment.
Il en sera ainsi jusqu’à Balvi, et quand c’est goudronné, la route est en mauvais état, la prudence est donc la règle absolue. Comme la veille, les paysages, sont essentiellement composés, de forêts, de lacs et de marécages. La faune sauvage est principalement constituée, de loups, de daims, d’aigle et d’élans. D’ailleurs, au cours de cette étape, on verra un bel élan, en lisière de forêt. Balvi nous reçoit pour la nuit, l’hôtel que nous dégotons est sans charme, il est d’époque soviétique, mais, il reste néanmoins très correct et propre. La petite ville de Balvi est posée au bord du lac Pěrkonu Ezers, elle possède une belle église orthodoxe construite en rondins de sapins. Aujourd’hui, ce fût encore une belle journée ensoleillée, avec 18° le matin et 24° l’après-midi
10ème étape : 8 juillet, Balvi/ Mustvee (Estonie) – 282km
Ce matin le départ se fait tardif, vers 10h00, c’est que la météo a changé, il fait frais, 12° et le ciel est constellé de nuages gris, avec je dois le dire, des petits morceaux de bleu. Au bout de 17km, nous laissons la route P35 et rejoignons la P43 jusqu’à Alūksne installée en bordure du lac Alūknes Ezers. La pluie fait son apparition à la sortie d’Alūksne. La P39 a pris la suite jusqu’à Ape. Deux kilomètres après Ape, nous passons la frontière Lettonie/Estonie. Puis la 68 et 67 nous conduisent à Võru, nous traversons cette attirante bourgade, aux maisons ancestrales colorées. La route est large et superbement bien entretenue, il en sera ainsi jusqu’à Tartu en passant par Põlva.
Les paysages sont légèrement vallonnés, pour ne pas dire plats. Les forêts de pins, de sapinettes et de bouleaux, regorgent d’animaux sauvages, je verrais un élan et un daim au cours de cette journée, ma compagne n’a pas eu cette chance. Des panneaux à l’effigie d’un élan, nous signalent à intervalle régulier la présence de ces gros ruminants aux bois extra larges. En effet, il est préférable de rouler tranquille, sur ces routes du nord de l’Europe, car il n’est pas rare de voir traverser ces grands animaux sans crier gare.
L’étape se poursuit par la route 43, qui à partir du village Kallaste, longe l’immense lac Peïpous partagé entre l’Estonie et la Russie. Nous franchissons quelques jolis villages de pécheurs, mais la pluie a redoublé en puissance et nous empêche de profiter du spectacle. Il est 15h00, quand nous arrivons à Mustvee. J’aperçois un genre de motel en bordure du lac Peïpous, je stoppe le Kawa, et renseignement pris, nous louons pour la nuit, la chambre est petite, mais reste très confortable. Une heure après notre installation dans notre nid douillet, la pluie a cessé et des pans de ciel bleu apparaissent. Nous partons en balade détente, le long du lac Peïpous, avec sa superficie de 3555 km², il est 6 fois plus grand que le lac Léman. Depuis hier la température est passée de 24° à 15°.
11ème étape : 9 juillet, Mustvee/Narva (Estonie) – 129km
Nous quittons le motel sous un ciel parsemé de nuages et un soleil très prometteur. La route reprend ses droits, pour une courte étape de 130km, nous côtoyons le lac Peïpous pour la dernière fois, sur une vingtaine de km, puis nous filons vers Jõhi. Cinquante kilomètres plus tard, nous abordons Narva la ville frontalière avec la Russie. Narva est située sur la rive gauche du fleuve qui porte le même nom, nous sommes aux confins de l’espace Schengen, nous venons d’atteindre le point le plus extrême de notre périple et nous avons parcouru 3564 km. Narva est peuplé à 97% de russes, c’est pourquoi, on y rencontre principalement des touristes Russes.
Le fleuve Narva, long de 75km, sépare la ville Estonienne Narva de la ville Russe Ivangorod. Ce fleuve relie le lac Peïpous au Golf de Finlande. Il est tout juste 11h00 du mat, je béquille le GTR et nous nous mettons en quête d’un hôtel. Rapidement nous repérons "Le Central Hôtel" placé non loin de la forteresse médiévale. La gérante nous propose la chambre avec petit-déjeuner et le garage inclus pour la moto à 57€, nous acceptons sans la moindre hésitation. Comme il est midi, le restaurant "King" nous tend les bras, pour un excellent déjeuner, pour un prix raisonnable.
Sans perdre un instant, nous attaquons une brève visite de la ville, ce qui nous intéresse c’est la forteresse médiévale. Cette imposante forteresse est construite par les Danois au XIIIème siècle elle constitua pendant longtemps une ligne défensive pour la mer Baltique. Du haut du donjon, nous dominons la forteresse russe d’Ivangorod, qui se dresse de l’autre côté du fleuve, elle fait face à la forteresse de Narva et avait le même rôle de défense. Elle fut érigée par le duc Ivan III de Russie en 1492. La visite de la forteresse de Narva, est super intéressante, à l’intérieur, on découvre un musée installé dans de vastes salles et sur plusieurs niveaux. La grande cour rectangulaire sert à la reconstitution de la vie au XIIIème avec des étales dédiés aux métiers d’antan, tel que le forgeron, le boulanger, la fileuse, la brodeuse, etc…
Une brève visite de la ville, où l’on remarque l’exceptionnel Hôtel de ville baroque du XVIIème siècle, ainsi que deux beaux monuments religieux, comme la Cathédrale de la Résurrection et l’église luthérienne Saint-Alexandre. La journée a été agréable et ensoleillée, avec 15° le matin, pour atteindre 19° l’après-midi.
12ème étape : 10 juillet, Narva/Vösu (Estonie) – 229km
Le déjeuner servit au Central Hôtel est complet sans être trop copieux. Je récupère la moto dans le garage, je pose les valises, top-case et je sangle le sac étanche sur le porte paquet, l’équipage est de nouveau prêt à prendre la route, pour le retour. La fraîcheur s’est installée avec seulement 12°, la pluie menace, de gros nuages sont bousculés par un vent d’ouest. Mais, nous partons sans nous équiper de nos vêtements de pluie. La route 1/E20, nous ramène à Jõhvi passé la veille.
L’orage gronde, les éclairs frappent le sol avec violence, il est sur nous en quelques minutes, nous avons eu juste le temps de passer nos équipements de pluie. La pluie arrive par rafales violentes, froide, la température descend à 10°, la buée ne tarde pas à envahir ma visière, que je dois promptement entrouvrir. Nous approchons de la petite ville de Rakvere, avec son château en ruines édifié en 1252 et détruit pendant la bataille de Rakvere en 1268. Après cette pause salutaire, le ciel se dégage rapidement pour laisser place au soleil. Nous continuons par la 20 jusqu’à Kunda, village côtier en bordure de la mer Baltique, offrant une vue imprenable sur le Golfe de Finlande.
Des petites routes sans nom, se faufilent à travers les minuscules villages de Vihula, Palmse et son adorable château, Vihasoo. Arrivé à Loksa petite ville posée au bord de la Baie de Hara, c’est un endroit tranquille et agréable. Nous espérons trouver une chambre chez l’habitant mais rien de tout-cela, même pas un camping. Nous poursuivons notre chemin côtier de la péninsule de Neem, par Suurpea bordée de falaises, Pärispea au bout de la péninsule, Viinistu et enfin le charmant village de pêcheurs Vösu. C’est ici que nous dénichons une grande maison d’habitation reconvertie en hôtel, à 200 mètres de la plage au sable et poudreux. Nous sommes au cœur du parc national de Lahemaa (Lahemaa rahvuspark) d’une superficie de 72 500 hectares. Les paysages sont typiques des régions du Nord, des lacs, des cascades, des rivières, des plages, ainsi que des petites îles, des forêts de pins, de sapins et de bouleaux couvrent l’ensemble du parc. La faune est présente avec de nombreuses espèces animales que l’on peut observer ou rencontrer, comme l’élan, le loup, le lynx, le castor, le balbuzard pêcheur, l’aigle royal ou bien la cigogne noir.
13ème étape : 11 juillet, Vösu/Saue (Estonie) – 275km
Ce matin, nous sommes aux côté de trois motards Estoniens, pour déguster un déjeuner gargantuesque. Après ce festin, nous voilà repartis pour une nouvelle étape. Nous filons vers Tapa, par la route 24. Tapa doit sa naissance à l’ouverture de la ligne de chemin de fer en 1870, entre Tallinn et Saint-Pétersbourg à l’époque du tsar Alexandre III. Nous passons par Lehtse, puis Jäneda posé sur la 13, lequel possède un château du XIVème siècle au toit rouge vif. Nous pénétrons dans la réserve naturelle de Kõrvemad, elle est composée essentiellement d’une forêt de pins et bouleaux, ainsi que de tourbières et marécages.
Le village d’Aegviidu marque la fin de cette réserve. Ensuite vient la réserve naturelle de Põhja-Kõrvemaa, identique à la précédente, le lac de barrage Pillapalu délimite la partie Ouest de la réserve. Nous abordons la 1/E20, et nous nous accordons une petite pause à Jõelähtme avec son église médiévale fondée au XIVème. Nous voici à Tallinn, nous cherchons un hôtel pas trop cher, pas de chance, tout est complet ou hors de prix. Nous ressortons de Tallinn en tentant notre chance par la route côtière. Nous parcourons plusieurs villages sans succès, avec un arrêt au bord des falaises de craie de Rannamõisa. Nous faisons ainsi le tour de la péninsule de Ninamaa et nous trouvons notre bonheur à Saue dont le camping tout neuf vient d’ouvrir au mois de juin. Il n’est pas cher, 11€ pour deux, tout compris et l’accueil est très sympa. La journée fût agréable avec une moyenne de 17° et une couverture nuageuse plutôt éparse, avec un soleil de plus en plus présent l’après-midi.
14ème étape : 12 juillet, Saue/Saue (Estonie) – 65km
Nous déjeunons au camping, et nous partons pour la journée visiter la capitale d’Estonie Tallinn la fortifiée fondée en 1229. La belle Tallinn est nichée sur les bords de la Baltique, face à la capitale Finlandaise Helsinki, séparée seulement par 85km. La vieille ville médiévale est partiellement partagée en deux par de hauts remparts, la ville basse (Vanalinn) et la ville haute (Toompea) perchée sur une colline dominant le Golfe de Finlande.
On remarque de suite l’intense activité au cœur de la vieille ville, les rues regorgent d’une jeunesse estonienne et de touristes installés aux terrasses des cafés, des bars et des restaurants. La visite commence par la rue Uus en passant sous le porche de la porte Viru aux deux tours rondes du XIVème siècle, elles marquent encore aujourd’hui l’entrée de la vieille ville. À la croisée de la rue Oleviste et de la rue Lai, se trouve l’église gothique Saint-Olaf construite au XIIIème siècle. Elle est consacrée au roi de Norvège Olaf. À l’angle de la rue Pikk et de la rue Tolli, se dresse l’immeuble des trois sœurs, un bel exemple d’architecture gothique du XIVème siècle. Au 45 de la rue Pikk, le restaurant français "Le Bonaparte" est l’un des plus antiques bâtiments de Talinn. La rue Pikk est fascinante par le nombre d’édifice de l’époque médiévale, c’est aussi la rue la plus fréquentée et la plus célèbre. L’église du XIVème siècle Saint-Esprit au 2 de la rue Pühavaimu, sur sa façade, on contemple la plus ancienne horloge publique de Tallinn, elle est datée du XVIIème siècle.
Nous débouchons sur la place Raekoja, où pendant près de 800 ans, avait lieu les exécutions publiques de tout le pays. Maintenant, les marchés médiévaux, les spectacles, les concerts de plein air, les terrasses de cafés ont remplacés les horreurs d’antan. On aperçoit jouxtant la place un édifice surmonté d’une tour, qui servait autrefois de prison, il est reconverti en musée de la photographie. La place de la liberté est emblématique, elle représente le symbole national et la fierté des Estoniens. La haute colonne supplantée d’une croix, glorifie la guerre d’indépendance de 1918 à 1920.
Nous longeons les remparts par la rue Pikk-Jalg, jusqu’à la Cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky, c’est le principal lieu de culte russe. Une promenade sur les remparts, nous permet de découvrir l’ensemble de la vieille citée. La grosse tour Kiek in de Kök du XVème siècle, où est installé un musée des fortifications, de la puissance de feu au moyen-âge. Bien sûr, ceci n’est qu’un aperçu de ce que nous avons vu à Talinn. Ce qu’il faut retenir, c’est que la majorité des bâtiments et immeubles de la vieille ville sont du XIV/XVème siècle. Ils ont la particularité d’avoir une architecture multiculturelle d’Europe du Nord.
15ème étape : 13 juillet, Saue/Haapsalu (Estonie) – 163km
Le départ s’effectue sous la fraîcheur avec seulement 11°, pour la ville de Rapla située à 70km au Sud de Talinn. Je mets le contact et appuie sur le bouton start, l’alarme pression basse pneu arrière clignote au tableau de bord et me signale 1,5kg au lieu de 2,7. Enfer et damnation, un clou est fiché en plein sur la bande de roulement. Je décide de tenter ma chance et de trouver une station pour regonfler dans un premier temps le pneu blessé. Nous n’avons pas tardé à trouver sur la 15 en arrivant à Kohila, un petit garage, qui nous a fort aimablement dépannés avec une mèche.
Après cet incident, l’équipage reprend la route. La 15 traverse des marais, des lacs, des forêts et des petits villages typiques. Rapla au bout de la 15, est célèbre pour son église Marie-Madeleine à deux tours. Rapla est aussi une grande région agricole, développée au temps des soviétiques en fermes collectives, depuis l’indépendance en1991, les Estoniens cultivent à nouveau cette belle région agricole. En suivant la 28 à la sortie de Rapla, puis la 29 jusqu’à Koluvere, les paysages ne change guère. À partir du village de Kullamaa, nous prenons les chemins de traverse pour rejoindre Haapsalu.
La petite ville balnéaire d’Haapsalu est posée sur une minuscule péninsule de la côte Ouest de l’Estonie. Elle est surnommée la Venise de la Baltique, et les touristes ont une affection toute particulière pour cette station balnéaire. Nous nous installons à l’hôtel Vanalinna situé à 200 m de la vieille ville. Il est 15h00, nous sommes à 20mn à pied du musée du chemin de fer, nous décidons d’aller voir cette gare historique dont on parle tant. Elle est magnifique, avec de très jolies couleurs, ses décorations en bois ciselé et ses colonnes finement peintes. Son quai couvert dans le prolongement de la gare, est de toute beauté. Plusieurs grosses locomotives à vapeur et diesel sont en attente d’un départ hypothétique.
La promenade le long du littoral d’Haapsalu, est aménagée de façon à inciter le promeneur, à découvrir la beauté des lieux. Nous passons par le parc implanté autour de la forteresse édifiée au XIIIème siècle. Quelques belles villas, fréquentées autrefois par la cour de Russie ornent notre balade bucolique. En fin de soirée, la douceur nous invite à déclencher l’obturateur de l’appareil photo, pour immortaliser un coucher de soleil naissant. Malgré le froid du matin, la journée s’est passée sous un soleil bienveillant avec 20° l’après-midi.
16ème étape : 14 juillet, Haapsalu /Pärnu(Estonie) – 175km
Le petit-déjeuner est consommé dans une auberge plus que centenaire, du centre-ville d’Haapsalu. Nous flânons une dernière fois dans les rues d’Haapsalu, bordées de maisons multicolores défraichies par l’usure du temps.
Nous filons vers Kõmsi, pour suivre la petite route côtière étriquée au plus près de la Baltique. Ainsi les charmants villages de Paatsalu, Helmküla, Kulli, Vaiste, agrémentent cette virée champêtre à travers la campagne Estonienne. S’ensuivent les villages de Tõstamaa, Seliste, Pootsi, puis liu et Kabriste établis au bord de la Baltique, nous offrent de ravissantes plages. Nous débarquons dans la ville de Pärnu située dans le Sud de l’Estonie, vers 13h30. Le ciel s’obscurcit, les nuages ont remplacés le soleil, la température ne dépasse pas les 17°. Son histoire commence en 1251, fondée par les chevaliers allemands de l’ordre de Livonie. Nous préférons prendre une chambre au "Konse motel & camping" en bordure de la rivière Pärnu, au lieu de planter la tente.
Pärnu est comme Haapsalu, une très jolie ville balnéaire, qui ravira les touristes avides de plages au sable fin. Pärnu au fil des décennies est devenue un grand centre touristique. De nombreux restaurants et hôtels bordent les rues plantées de tilleuls avec harmonie. Nous flânons ainsi, plusieurs heures. La pluie nous rattrape sur la plage. Le drapeau rouge a été hissé, les cabines de surveillance ressemblent à celles que l’on trouve sur les plages californiennes.